I) Présentation de l'œuvre :
Titre de l’œuvre : Pandore
Auteur : Jules Joseph Lefebvre
Jules Lefebvre naît à Tournan-en-Brie le 14 mars 1836 et meurt à Paris le 24 février 1911… C’est un peintre académique français, portraitiste et peintre de genre, professeur à l'École des beaux-arts et à l'Académie Julian.
Il entre à l'École des beaux-arts en 1852, devient l'élève de Léon Cogniet et remporte le grand prix de Rome en 1861. Entre 1855 et 1898, il expose 72 portraits dans les Salons parisiens. En 1891, il est élu membre de l'Académie des beaux-arts.
Lorsqu’il enseigne à l'Académie Julian, il devient très vite un professeur réputé et sympathique, ayant de très nombreux élèves qui, par la suite, exposèrent à leur tour.
Ce peintre est connu principalement pour ses nus féminins, genre dans lequel il rivalise avec William Bouguereau. Son œuvre la plus célèbre est sans doute La Vérité, une femme nue portant un miroir à bout de bras, aujourd'hui au musée d'Orsay.
Il reçoit de nombreuses décorations, dont une médaille de première classe à l'exposition de Paris de 1878 et la médaille d'honneur en 1886. Il est également commandeur de la Légion d'honneur.
Date de réalisation : 1882
Type de l'œuvre : Tableau – Huile sur toile
Dimensions : 96.5 × 74.9 cm
Lieu de conservation : Collection privée
Genre : Peinture mythologique
Contexte historique : Malgré la montée de l’impressionnisme, l’académisme résiste encore et toujours aux modernes. En 1870, Jules Lefebvre devient professeur à l'Académie Julian, un atelier qui forma aussi bien des artistes féminins que masculins avant qu'elles ne soient admises au sein des Beaux Arts. Ainsi, c’est un peintre académique très respecté, que "le côté obscur de la force" -qu’est l’impressionnisme- n’attirera pas dans ses filets, au vu de ses futures récompenses.
II) Analyse technique de l'œuvre :
Description de l'œuvre : Une jeune femme, assise sur un grand rocher, semble observer un point fixe droit devant elle, indifféremment et plutôt tristement, durant une nuit sans étoiles (il y en a juste une, au dessus de sa tête). En bas de ce rocher se trouve un lac paisible. Pandore est entièrement nue et son bras gauche cache la partie inférieure de son corps… dans ses mains décorées de bijoux, elle tient une boite qui semble très importante. Sa longue chevelure rousse est placée dans son dos de façon à ce qu’elle ne la gêne pas et repose sur la pierre. Pandore est assise sur un drap bleu nacré qui retombe sur ses pointes de pied et sur l’eau.
La composition :
La technique utilisée : C’est une peinture à l’huile.
Le dessin : Sur ce tableau, l’unique personne représentée dans son plus simple appareil possède une peau très blanche et lisse. Ses formes sont idéalisées, l’émotion de la jeune fille est facilement identifiable, aucune pilosité n’est à dénoter... Les traits sont nets, les plis du drap et les aspérités du rocher très bien définis… Lefebvre respecte alors parfaitement les règles de l’académisme en sublimant les personnages et créant une scène à partir d’éléments mythologiques.
Les couleurs : En observant les différentes teintes de gris du rocher, les bleus du drap et de l’eau, la noirceur du ciel, ainsi que la blancheur de la peau de la jeune fille, nous pouvons affirmer que ce sont les couleurs froides qui règnent sur ce tableau. Seule la chevelure rousse de Pandore apporte un peu de chaleur à la toile.
La lumière : La lumière semble venir du bas gauche du tableau jusqu’au visage de Pandore, recouvrant le devant du corps de la jeune fille. Le ciel, son dos, ainsi qu’une partie du rocher sont plongés dans l’obscurité, contrastant avec le bleu nuancé de l’eau et la peau blanche de Pandore.
III) Interprétation de l'œuvre :
Selon le mythe, Pandore a été la première femme à être créée par Zeus lors de la création de l’univers, pour punir la race humaine. Plusieurs dieux l’aidèrent : d’abord Héphaïstos, dieu du feu, des forges et des volcans, la façonna à partir d’argile. Athéna, déesse de la guerre, lui insuffla la vie et l’habilla. Aphrodite, déesse de l’amour, lui donna la beauté et Hermès, dieu des voleurs, et messager des dieux lui apprit le mensonge et la fourberie.
Les dieux remirent à Pandore une boîte fermée qui contenaient tous les malheurs qui devaient un jour affliger l’humanité. Seule chose positive : l’Espérance faisait partie du lot, mais tout au fond.
Pandore, eût la mauvaise idée d’ouvrir la boîte, la curiosité étant trop forte, et aussitôt, les peines, les maladies, les querelles et tous les malheurs s’envolèrent et se répandirent sur les humains. Bien qu’elle ait vite refermée le couvercle, il était trop tard pour empêcher les maux de s’échapper sur la terre. Seule l’Espérance resta enfermée dans la boîte et cria pour qu’on la fasse sortir, afin d’alléger les peines qui allaient maintenant affliger les mortels, en vain. Les hommes, qui jusque-là avaient mené une existence sans peines et sans soucis, furent obligés de s’épuiser à la tâche afin d’assurer leur existence.
Ce que Lefebvre a sûrement voulu faire transmettre, c’est la tristesse qu’éprouve Pandore après avoir ouvert la boîte, toujours entre ses mains. Ses yeux cernés de noir le prouvent, et son regard vide est très révélateur du poids qu’elle porte sur ses épaules (ces dernières étant d’ailleurs légèrement courbées). La petite étoile au dessus de sa tête peut représenter l’espérance, qui est enfermée seule dans la boîte… mais Pandore est tellement pensive qu’elle ne l’aperçoit pas un seul instant. Nous pouvons aussi supposer que Lefebvre a peint la chevelure de Pandore en roux parce qu’à son époque, on pensait encore que les femmes rousses étaient des sorcières qui avaient des rapports avec Satan. La première femme de la Terre était peut-être malfaisante pour ce peintre.
Toutes sortes de mythes ou des scènes mythologiques étaient peintes dans l’art académique. Cette toile n’est donc ni originale, ni scandaleuse, juste le reflet de ce que les peintres académiques peignaient à cette époque, dans l’espoir d’avoir de bonnes critiques, d’être exposé dans les Salons parisiens et pourquoi pas d’obtenir des récompenses.
Emilie Thibo
4 commentaires:
Depuis le retour de mon fils récemment des États unies où il a visité le musée métropolitain de New York je suis devenu un fervent admirateur de jules joseph Lefebvre.Son tableau intitulé GRAZIELLA(1878) ma ébloui par sa finesse et la tristesse que dégage cette femme assise sur un rocher.Tout comme PANDORE on observe le même regard dans le vide,et un esprit pensif scrutant l'horizon.Ces tableaux m'ont aiguillé sur mignon03(1879)représentant une femme adossée aux mêmes rocher tenant une Mandoline et ayant la même attitude désemparé que les autres.Comme je l'ai expliqué dans le commentaire précédent cette huile sur toile est encore inédite car elle est connu qu'a travers une gravure paru en(1878)dans l'univers illustré d'après une photo de M LECADRE et dont jules lefebvre s'en ai inspiré.NOUS remarquons que les aspérités des rochers sont presque à l'identique dans tous ses tableaux tout comme le thème de la tristesse.La tenue vestimentaire et presque identique dans ses portraits de femmes habillées souvent d'une chemisette blanche et une robe bleu,ayant les pieds nus sauf qu'elles sont en haillon lorsqu'il s'agit de femmes pauvres.c'est le cas de mignon03 une sorte de bohémienne que j'ai appelé la" gitane "à l'instrument de musique et ressemble à graziella par les traits de visage les bijoux et les habits à la seule différence que cette dernière a une tenue en parfaite état.Le peintre qui a réalisé les deux tableaux à un an de différence a voulu véhiculé ce sentiment de mélancolie souvent présent dans ses œuvres.jules lefebvre rejoint BOUGUEREAU qui a peint la jeune bohémienne assise avec son violon et comme KAM dans son analyse précédent le thème :"devient un moyen de protestation envers les bourgeois...ce style et
est devenu très populaire auprès des peintres.."EMILIE avait raison de dire que Lefbvre:"respecte parfaitement les règles de l'académisme en subliment le personnage.. "Tout comme la technique du peintre avec une composition qui demeure très géométrique délimitant la différence de hauteur des rochers et le sommet de la tête des sujets peints.Jules joseph LEFEBVRE reste un maître incontesté dans le réalisme qu'il procure contrairement au symbolisme et aux impressionnistes qui se ^plaisent à peindre d'un manière imprécise et obscure.Ainsi depuis la découverte du peintre et du tableau que mes parents ont failli perdre à jamais la trace de l'auteur je suis devenu presque un expert de la peinture de jules joseph LEFEBVRE qui depuis deux semaines de recherche intense devient à mes yeux l'un des plus grand peintre de son siècle surtout avec LADY GODIVA qui a choqué ses contemporains mais qui a devancé par sa conception la chanson (VIRGILE de MADONA).Le dernier tableau qui demeure inconnu doit faire le jour après restauration afin d'être connu par le grand public et non à travers une simple image vendu sur EBAY et comme une gravure-Mignon-1878.
Je vous remercie pour votre commentaire sur la bohémienne de Bouguereau. Vous rejoignez celui d'Emilie concernant Pandore. Deux peintres célèbres qui se rapprochent par la technique, l'expression et l'impression qu'ils donnent aux sujets peints. Ainsi les deux peintres ont presque eu un même parcours (pour ne pas dire identique) : à savoir des études à l'Ecole des Beaux arts de Paris, ensuite enseignant à la même école et à l'Académie Julian. Tous les deux ont remporté le grand prix de ROME. Toutefois ils sont considérés comme rivaux, mais très proches dans les nus et les portraits aussi bien que les thèmes abordés à savoir les femmes. Vos analyses concernant leurs tableaux sont très judicieuses et ce qui frappe le plus c'est ce thème de la bohème que chacun a interprété à sa façon pour transmettre le mal vivre des pauvres. L'un et l'autre ont exprimé autant chez la jeune bohémienne assise que chez Pandore la même mélancolie et un regard qui inspire la pitié. Toutefois cette similitude est plus frappante dans un autre tableau de Lefebvre que mes parents possèdent à l'étranger depuis plus de cent ans encore inédit car inconnu par le public en tant que peinture mais qu'on peut entrevoir d'après la photo en noir et blanc de LECADRE (1878 )dans les périodiques de l'Univers illustré de l'époque. Le tableau représente une jeune femme adossée à un rocher tenant un instrument de musique. Cette oeuvre correspond encore plus à l'analyse de KAM et d'EMILIE concernant le regard pensif et dans le vide, les yeux cernés de noir, les épaules légèrement courbées et les habits usés voire en haillons chez Lefebvre. C'est en rentrant chez moi il y a plus de trente ans que j'ai dit à mon père qu'elle est jolie cette jeune gitane croyant sans faire trop attention à une copyriht d'un peintre. Cinq ans après l'humidité a eu raison du bas du tableau faisant disparaître sur une partie des pieds et la signature du peintre. C'est là que j'ai compris que c'était une vrai peinture et que la proximité de la mer a eu raison d'une longueur de dix cm de long sur deux cm de large. Epris par la beauté de ce tableau, quoique n'ayant pas une grande culture artistique, étant prof de gym, j'ai réalisé finalement la sublimité de cette œuvre.
Je vous remercie pour votre commentaire sur la bohémienne de Bouguereau. Vous rejoignez celui d'Emilie concernant Pandore. Deux peintres célèbres qui se rapprochent par la technique, l'expression et l'impression qu'ils donnent aux sujets peints. Ainsi les deux peintres ont presque eu un même parcours (pour ne pas dire identique) : à savoir des études à l'Ecole des Beaux arts de Paris, ensuite enseignant à la même école et à l'Académie Julian. Tous les deux ont remporté le grand prix de ROME. Toutefois ils sont considérés comme rivaux, mais très proches dans les nus et les portraits aussi bien que les thèmes abordés à savoir les femmes. Vos analyses concernant leurs tableaux sont très judicieuses et ce qui frappe le plus c'est ce thème de la bohème que chacun a interprété à sa façon pour transmettre le mal vivre des pauvres. L'un et l'autre ont exprimé autant chez la jeune bohémienne assise que chez Pandore la même mélancolie et un regard qui inspire la pitié. Toutefois cette similitude est plus frappante dans un autre tableau de Lefebvre que mes parents possèdent à l'étranger depuis plus de cent ans encore inédit car inconnu par le public en tant que peinture mais qu'on peut entrevoir d'après la photo en noir et blanc de LECADRE (1878 )dans les périodiques de l'Univers illustré de l'époque. Le tableau représente une jeune femme adossée à un rocher tenant un instrument de musique. Cette oeuvre correspond encore plus à l'analyse de KAM et d'EMILIE concernant le regard pensif et dans le vide, les yeux cernés de noir, les épaules légèrement courbées et les habits usés voire en haillons chez Lefebvre. C'est en rentrant chez moi il y a plus de trente ans que j'ai dit à mon père qu'elle est jolie cette jeune gitane croyant sans faire trop attention à une copyriht d'un peintre. Cinq ans après l'humidité a eu raison du bas du tableau faisant disparaître sur une partie des pieds et la signature du peintre. C'est là que j'ai compris que c'était une vrai peinture et que la proximité de la mer a eu raison d'une longueur de dix cm de long sur deux cm de large.
Epris par la beauté de ce tableau, quoique n'ayant pas une grande culture artistique, étant prof de gym, j'ai réalisé finalement la sublimité de cette œuvre. Mais que faire ? Mon père ne se rappelait plus du nom du peintre si ce n'est d'un (J). Ayant photographié le tableau, un expert m'a indiqué à la hâte il y a quinze ans : "que ce tableau est d'inspiration italienne, le datant de la fin du 18ème siècle. Ce n'est que dernièrement lorsque mon fils étudiant de retour d'un voyage à New York que ça a fait tilt dans mon esprit en me montrant la photo de GRAZIELLA de Jules Joseph Lefebvre prise au Metropoltan Museum. J'ai tout de suite fait le rapprochement avec le tableau de celle que j'ai appelée la" gitane".C'est bien la configuration du rocher et le style des habits qui m'a au départ fait penser que le tableau que mon père possède est très proche de celui se trouvant au musée de New-York,et j'ai tout de suite remarqué la même expression du visage, le même regard scrutant le ciel .mon étonnement lorsque j'ai cliqué sur portraits de Jules Lefebvre tombant comme par enchantement sur la gravure du photographe LECADRE à partir duquel le peintre s'est inspiré pour peindre MIGNON(03) un ans après avoir peint GRAZIELLA.Ainsi le mystère de ce tableau longtemps entreposé au salon chez mon père est finalement élucidé.
NB:Pour l'anecdote mon père avait hérité à l'Étranger de son institutrice en fin de vie, plusieurs tableaux de maître, mais celui-ci les a confié à un peintre en bâtiment ,car ne sachant où les entreposer.Il les a réclamé une fois devenu Directeur d'École ,mais il a été roulé de la farine par cet artisan peintre en ma présence à l'age de sept ans.IL a pu finalement à sa mort récupérer qu'un seul tableau ....il s'est montré d'un grande naïveté .
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