mardi 30 septembre 2008

ACADEMISME - Alfred STEVENS -

1. Présentation de l'oeuvre
" Ce qu'on appelle le vagabondage"
ou
"Les chasseurs de Vincennes"

- Auteur : Alfred STEVENS (1823-1906)
Peintre belge, né à Bruxelles, il a commencé par peindre principalement des sujets reflétant la vie misérable des basses classes de Paris comme sur ce tableau. Il fit un triomphe à l'Exposition Universelle de Paris de 1867 où il reçu la Légion
d' Honneur.
- Date de création : 1855
- Type : Peinture à l'huile
- Support : Toile
- Dimensions : Hauteur 172 cm - Largeur 205 cm
- Lieu de Conservation : Musée d'Orsey (Paris)
- Genre : Scène de vie quotidienne de la misère urbaine

- Contexte historique : Napoléon III est au pouvoir en France. Selon lui, les vagabonds et mendiants n'ont pas leur place dans la société actuelle et doivent être envoyés en prison pour le bon maintien de l'ordre et donner une bonne image au pays. Napoléon III souhaite éliminer la pauvreté. Le vagabondage est même inscrit comme un "délit" dans son code Napoléonien de 1804.


2. Analyse technique de l'oeuvre

* Description de l'oeuvre : C'est l'hiver, à Vincennes. Une mendiante est conduite en prison par trois gendarmes avec ses enfants en bas âge. Elle porte le plus jeune dans ses bras tandis que son ainé s'accroche à sa jupe en pleurant. Ils sont tous les trois vêtus de haillons. Une bourgeoise ayant pitié, leur tend une bourse mais le gendarme lui reproche son geste. La bourgeoise veut aider la mendiante mais il est trop tard. Un vieil ouvrier se tient à droite de la scène, il a déjà renoncé à aider celle-ci.


- Au premier plan nous voyons la bourgeoise, ainsi qu'un vieil ouvrier qui a son pied droit sous la robe de la jeune bourgeoise car celle-ci s'est empressée de tendre la bourse à la mendiante, d'où cette situation.


- Au deuxième plan, nous voyons les trois gardes, la mendiante et ses jeunes enfants qui se dirigent vers la prison.


- Au troisième plan, nous apercevons le mur sombre recouvert de neige. Nous distinguons une porte sur la droite de ce mur sur lequel deux affiches sont placardées: l'une parle de spéculation immobilière "vente sur abjudication" et l'autre de l'annonce d'un bal.

Dans ce tableau sont représentées différentes classes sociales: les pauvres, la classe ouvrière, la bourgeoisie et l'Etat.

* Composition du tableau :











* La technique utilisée : peinture à l'huile.

* Le dessin : aspects nets et réalistes de la scène et des personnages de la vie courante. Les traits des visages sont fins et nets, et les vêtements sont détaillés et le peintre joue avec les ombres.


* Les couleurs : palette de couleurs sombres et froides avec de nombreux contrastes comme la silhouette grise de la mendiante se détachant sur un mur sombre couvert de neige. Autre contraste, les tenues noires des officiers avec la neige sur le sol et sur le dessus du mur. Il y a aussi de nombreuses ombres dans cette peinture.


* La lumière : Elle est présente sur la neige qui éclaire la scène. le visage de la bourgeoise et de la mendiante le sont aussi alors que les visages des officiers, des passants, et des enfants sont fermés et sombres. On distingue aussi la scie du bucheron qui est exposée à la lumière, ce qui renforce le sinistre de la scène; on a alors l'impression que la mendiante ne va pas en prison mais à son exécution.


3. Interprétation de l' oeuvre

Dans ce tableau, STEVENS devient le porte-parole des pauvres. Il défend leur cause et cherche à montrer la dure réalité de leurs conditions de vie. Il cherche aussi à blâmer les policiers de Napoléon III qui sont brutaux envers les vagabonds et autres miséreux lorsqu'ils les mènent en prison et cherchent à leur faire honte en les menant de cette façon à travers la ville entière, les exposant aux regards de tout le monde. Ce tableau dénonce ainsi, le code de Napoléon III, les gendarmes , les manières trop rudes de l'époque contre de pauvres personnes innocentes et persécutées uniquement à cause de leur statut social, mais d'après moi, il dénonce aussi le comportement de la bourgeoisie qui veut faire le bien et aider autrui mais s'y prend trop tard. La jeune femme élégamment vêtue représente la bourgeoisie qui agit lorsqu' il n'y a plus aucun espoir.


Napoléon III, en voyant cette œuvre, fut choqué que le peintre ait représenté ses gardes aussi bruts. Il fit en sorte qu'à l'avenir, les vagabonds soient emmenés en voiture close à la prison.



dimanche 28 septembre 2008

Emil Nolde, peintre expressionniste, un peu nazi




La première grande rétrospective sur le peintre Emil Nolde a lieu depuis quelques jours au Grand Palais à Paris. Ce peintre allemand est finalement assez peu connu par le grand public français. Il faut dire que notre pays est resté un peu à l'écart du mouvement expressionniste car ses plus importants représentants appartennaient à l'ère germanique.

Quand on se penche sur la biographie du peintre, on s'interroge immédiatement sur sa participation au régime nazi et sa rapide et subite disgrâce précipitant le peintre dans les tourmants du XXe siècle.


En effet, Emil Nolde (de son vrai nom Hansen, Nolde étant le nom de son village natale) adhère au parti nazi en 1934. Il a alors 67 ans; peintre déjà confirmé, il est toujours en quête de notoriété. Nolde est en fait séduit par le nazisme, la figure d'Hitler et ses idées antisémites. Goebbels, le ministre de la propagande admire d'ailleurs le peintre depuis longtemps et expose quelques unes de ses toiles à son domicile. Les thèmes primitifs de la peinture de Nolde semblent pouvoir être "nazi-compatible" puisqu'il peint les paysages de la Baltique et les légendes nordiques. Pour autant, l'esthétique expressionniste choque le Führer (peintre lui-même, il préfère l'art académique), c'est pour cette raison que 48 toiles du peintre rejoindront l'exposition sur l'art dégénéré en 1938, alors que tous les musées allemands "purgent" leurs collections de près de 1052 de ses travaux.


En août 1941, le régime nazi va encore plus loin à son égard, en lui interdisant de peindre. Ecarté du pouvoir et des honneurs, Nolde va tout de même poursuivre son art dans la clandestinité jusqu'à la chute du régime nazi. A la fin de la guerre, sa disgrâce vis-à-vis du régime lui permet de ne pas être catalogué comme peintre nazi. Il peut désormais enseigner et être reconnu internationalement jusqu'à sa mort en 1956.

Sa carrière de peintre débute bien avant l'épisode nazi. Né dans le Schleswig-Holstein en 1867, à la frontière germano-danoise, il étudie d'abord la sculpture sur bois et se consacre finalement tardivement à la peinture (à plus de 30 ans). Il voyage alors, à Munich et à Paris où il découvre les travaux de Van Gogh et de Gauguin qui l'influenceront beaucoup.
Il est déjà un peintre confirmé quand il est contacté par le jeune groupe Die Brücke de Dresde en 1906 parce qu'ils partagent la même conception de la peinture : l'utilisation de couleurs violentes qui ne correspondent pas à une réalité.
Dès 1907, il quitte Die Brücke pour entrer dans le groupe de la Sécession de Berlin puis quelque temps plus tard, dans celui de la nouvelle Sécession. A cette époque, il multiplie les tableaux aux inspirations bibliques comme par exemple, le polyptyque de la vie du Christ. Après un voyage en Nouvelle Guinée, il retourne dans sa région natale à Seebüll. C'est dans cette région qu'il peint ses paysages nordiques.


Les années 20 marquent une certaine consécration pour l'artiste puisqu'il vend de plus en plus de tableaux et la nationalegalerie de Berlin ouvre une salle Nolde. Ses idées et une certaine naïveté le conduiront à adhérer au parti nazi... Ce qui évidemment salira un peu sa carte de visite.
Néanmoins, l'esthétique des peintures de Nolde est marquée par une grande modernité, ses tempêtes de couleur font de ce peintre, l'un des expressionnistes allemands de tout premier plan.




Pour aller plus loin
Le site de l'exposition de la RMN
Musée Nolde à Seebüll

JC Diedrich

vendredi 26 septembre 2008

La télévision publique

Voici un petit film d'animation d'Yves Jeuland qui allie le fond et la forme.

Un collectif a décidé de produire ce petit film qui défend la télévision publique face à ses futures difficultés financières depuis que le président a décidé de supprimer la publicité sur l'ensemble des chaînes de France Télévision. Les recettes publicitaires vont dès lors renforcer les chaînes privées (TF1-M6) alors que les chaînes publiques vont avoir des plus en plus de difficultés à financer des programmes de qualité.

La forme, la narration, le dessin simpliste et amusant font penser aux aventures des Shadoks....un dessin animé d'un autre temps...



Voici une illustration d'un art engagé....

ACADEMISME- Alexandre Cabanel!!(Marine GAIBLE)

ACADEMISME: Alexandre CABANEL


"Mort de Francesca da Rimini et de Paolo Malatesta"




PRÉSENTATION DE L'ŒUVRE

Alexandre Cabanel donne à son œuvre le titre de "Mort de Francesca da Rimini et de Paolo Malatesta". Ceci fait référence aux deux prénoms des jeunes gens qui sont mort sur ce tableau!!
Alexandre Cabanel est un peintre académique très populaire, il sera nommé directeur des Beaux-Arts de Paris. Il est né en 1823 à Montpellier et il va mourir en 1889 à Paris là où il passa la moitié de sa vie. Il est lui même élève de François-Édouard Picot.Il est à la fois peintre d'histoire, peintre de genre et portraitiste. D'ailleurs, il réalisera un autoportrait.

Il aborde ainsi, les thèmes principaux de l' Académisme les références nombreuses à l'antiquité, il représente des Vénus des dieux grecs notamment Eros, et dès fois quelques références au moyen-âge. Le tableau mettant en scène les deux amants est réalisé en 1870, il est peint sur une toile dont les dimensions sont:1,84 m x 1,11 m.

Il représente une scène tragique emprunté aux Italiens notamment Dante qui a mis cette scène en poésie et chant! Ce tableau représente une scène historique italienne.
Ce tableau est réalisé sous le Second Empire!! D'ailleurs Cabanel devient un peintre officiel. Napoléon III achètera certains de ses tableaux dont le plus connu: "Naissance de Vénus". Il est enseignant de l'Art Académique donc reprendra tous les critères de ce mouvement, c'est à dire la perfection des techniques et l'idéalisation des personnages emprunté à l'histoire grecque et romaine.





ANALYSE TECHNIQUE DE L'ŒUVRE

Description:
On voit deux jeunes personnes assassinées. C'est un homme et une femme dont les têtes se rejoignent. Lui assit au sol et levant le bras vers elle pour l'entourer. Elle met sa tête dans la nuque de son amant. L'homme a la main sur son cœur, il vient d'être blessé. La robe de la jeune fille tombe le long du lit et le recouvre. Mais les visages des deux amoureux, bien que morts, ne sont pas désagréables à regarder ceci est plutôt surprenant pour des cadavres. Ces deux visages angéliques sont opposés à celui de l'assassin à droite du tableau qui lui, fait peur par son allure cadavérique, alors que lui est encore bel et bien vivant! Il porte encore l'épée pleine de sang qui tua les deux jeunes amants. On constate au pied du lit un livre qui est tombé probablement lors de leur assassinat.



La composition:


Les personnages principaux sont bien au centre du tableau.

Puis le tableau est coupé dans la longueur et dans la largeur ce qui donne au tableau une impression de symétrie.




Le dessin, les couleurs, la lumière
:

Le dessin est nette. Les contours des visages plus particulièrement, il y a une impression de "parfait" . Leur peau est très pure.
Il utilise plutôt des couleurs chaudes, des nuances de rouge qui rappellent aussi le thème principal du tableau qui est la mort. Peu de couleurs froides sauf le bleu attribué au collants du jeune homme.
Le dessin est peu lumineux. Seul le jaune de la robe de la jeune dame illumine la composition. Et il y a aussi le sol blanc qui donne de la luminosité au tableau. La lumière vient d'une fenêtre peu visible à gauche du tableau. Elle vient se poser sur les visages des deux personnages et sur le centre du tableau.




INTERPRÉTATION DE L'ŒUVRE

Cette scène tragique s'inspire d'un fait divers survenu en Italie, à Rimini, au milieu du XIIIe siècle et mis en vers par Dante dans le chant V de la Divine Comédie. Francesca da Rimini mariée de force par son père à Lanciotto Malatesta, s'éprend de son beau-frère, le beau Paolo. Alors qu'ils échangent leur premier baiser, le mari les surprend et les tue d'un seul coup d'épée. Le livre tombé des mains de Francesca rappelle que les deux amants lisaient Lancelot (référence au chevalier de la table ronde qui est épris de la reine Guenevièvre mariée au roi Arthur: le roi va les surprendre tous les deux et le brave chevalier devra s'enfuir et s'exiler, quant à elle en tant que Dame qui aura trahit son mari et qui aura était découverte elle sera forcée d'entrer au couvent ). Ils lisaient ce livre au moment du meurtre, tandis que, caché derrière un épais rideau, l'assassin tient encore dans sa main l'épée ensanglantée ce qui accentue la cruauté de l'acte.

Ce tableau illustre tout à fait l'engouement pour la peinture d'histoire. Ce genre puise souvent son inspiration dans le Moyen Age que les Romantiques ont remis au goût du jour dans la première moitié du 19è siècle. On se souvient de Walter Scott (Ivanohé), de Notre-Dame de Paris de Hugo et des très beaux tableaux de JP Laurens...

Marine Gaible

dimanche 21 septembre 2008

Journée du patrimoine, art contemporain

La journée du patrimoine a offert aux curieux, amateurs d'arts un drôle d'endroit. Les casernes de Bellecroix donnant sur le boulevard de Trèves qui sont actuellement en travaux se sont transformées le temps d'un week-end en un "squat d'artistes" mais rassurez-vous, amis bourgeois .... rien à voir avec la commune libre de Christinia !!!



La caserne qui se trouve coincée au pied de la pente de la colline Ste-Croix offre une galerie de près de 400 m de longueur où les Messins se sont précipités en nombre.

L'espace désaffecté du bâtiment a donc été réinvesti...des statues, des meubles design (de Prouvé et de Starck) et des toiles d'artistes plus ou moins confirmés....parmi eux Jacques Villeglé, Jean-Pierre Henot, Ben, Pierre Marie Lejeune, Ottmar Hörl et des artistes régionaux Bruno Tomassi, Matthieu Bauchat, Patrick Moya et Pejman. Le galeriste messin, Hervé Shimoni semble avoir pris une grande part à ce projet car il envisage pour 2010 d'ouvrir une galerie de 1000 m² dans les bâtiments une fois rénovés.






samedi 20 septembre 2008

L'art académique

Nous avons eu la chance et l'avantage de voir et de comprendre comment fonctionnaient les institutions des Arts au XIXe siècle : l'Académie des Beaux-Arts, L'école du même nom et les Salons.

Grâce à votre professeur (déjà) bien aimé, vous pouvez désormais reconnaître une œuvre académique et expliquer en quoi celle-ci tient de cette école.

Je vous propose de trouver une toile d'un peintre académique dont la liste (non exhaustive) se trouve sur la fiche distribuée et d'en réaliser un commentaire selon la méthode également distribuée.


Le jury se réunira ensuite afin de noter la qualité de votre analyse....Nous pourrons éventuellement éliminer la brebis galeuse ... tout un programme !

A vos plumes

JC Diedrich

jeudi 18 septembre 2008

Nuit blanche à Metz, le 3 octobre


Nous avons à peine commencé notre option que la chaude actualité culturelle messine nous oblige.
En effet, le vendredi 3 octobre prochain, Metz va vivre la nuit (c'est pas tous les jours !), la municipalité a en effet organisé des manifestations multiples : musique, art contemporain, vidéos etc...un peu partout dans la ville, bref la Nuit blanche (qui existe depuis quelques années à Paris) !

En 2004, une association avait organisé la nuit de l'art contemporain avec peu de moyens....la rencontre d'oeuvres d'artistes dans leurs ateliers....avaient été une réussite sans pareil.

Le 3 octobre, les galeries d'art seront ouvertes, les places également (St-Louis, Ste-Croix, Esplanade, la Gare, péniche du théâtre de la lucarne) et vous offriront, j'espère une multitude de rencontres.....et de découvertes...

N'en rajoutons pas....allez voir le programme sur le site de la Mairie, télécharger en PDF le programme détaillé




JC Diedrich

vendredi 12 septembre 2008

2è JEU MYSTERE

Bon, le 1er détail de tableau a été découvert, il y a peu, il s'agissait du tableau les Amoureux du peintre lorrain Emile Friant (1863-1932).
Bravo à Etienne Augris !!!!

Toujours dans la même veine, voici un autre détail....


J'attends vos propositions....

lundi 1 septembre 2008

Mickey, t'es mort !

De l'art contemporain , ludique à Metz.....pas loin de chez nous.

Vitrine de la galerie, Faux Mouvement à Metz


Mickey est sans doute l'un des personnages contemporains les plus universels, Nicolas Rubinstein, un jeune artiste marseillais (né en 1964) tente à travers une série d'œuvres d'art exposées actuellement à Metz de désacraliser un peu ce personnage sans âge, presqu'immortel. Mickey est en outre le symbole de la culture américaine de masse, une icône intouchable pour les plus jeunes.
Nicolas Rubinstein revisite Mickey et le ramène à une certaine animalité gommée par le créateur Disney....


Vous lirez ici les explications de l'auteur et verrez d'autres œuvres sur le même thème....

JC Diedrich