dimanche 23 novembre 2008

Pierre August COT, l'orage ô désespoir




I) Présentation de l’oeuvre

Titre : L’orage

Peintre :Pierre-Auguste COT, peintre académique né le 17 février 1837, et décédé en juillet 1883. Ayant fait ses études à l’Ecole des Beaux-Arts de Toulouse puis de Paris où il est l’élève de peintres tels que Alexandre Cabanel, William Bouguereau,… Il deviendra populaire à la fin des années 1870 où il fera ainsi partie du jury du Salon de Paris et du Prix de Rome

Date de réalisation : 1880

Type de l’œuvre : un tableau

Support : toile

Dimensions : 234.3/156.8cm

Lieu de conservation: Metropolitan Museum of art (New York)

Genre: Allégorie

Contexte historique: nous sommes en plein dans la période de l’Académiste. C’est à ce moment que les Impressionnistes multiplient les expositions et commencent à intéresser certains vendeurs d’art. Toutefois l’Académiste s’oppose fermement à l'impressionnisme.

II) Analyse techniques de l’oeuvre

Il y a deux personnages, un jeune homme et une jeune femme courant et tenant au dessus de leurs têtes une couverture ocre. Le jeune homme est torse nu et il est vêtu d’une sorte de « pagne » en fourrure avec à sa ceinture bleue une trompe que l’on pourrait désigner comme une trompe de chasse. Il tient la jeune fille par la taille. Cette jeune fille est quant à elle, vêtue d’une longue robe blanche transparente, et elle a une peau très blanche, laiteuse et elle jette un regard inquiet vers l’arrière . Ils sont tous deux pieds nus. Le fond du tableau est sombre on ne distingue pas ce qui les entoure sauf deux petit buissons ainsi qu’une souche d’arbre. On voit aussi qu’ils sont sur un petit chemin de terre.

La composition : Elle est équilibrée et tourne autour d’un axe de symétrie. L’œuvre a un « axe » en triangle qui va des pieds des personnages à un peu au dessus de leurs têtes.

La technique utilisée : C’est un tableau à la peinture à l’huile

Le dessin : Ce tableau est très net, les contours et les traits sont très réalistes et fins. La texture de la peau des personnages est lisse et minitieuse.

Les couleurs : Elles sont plutôt traditionnelles, des couleurs froides, sombres, avec beaucoup de touches d’ocre. Avec des nuances de couleur dans le fond sombre. Il y a une dominance du noir et du beige. Avec une touche de blanc présente dans la robe de la jeune fille.

La lumière : Le petit chemin sur lesquels ils courent est très illuminé ce qui est contrasté par le sombre et le noir du fond du tableau. Les deux personnages sont aussi très éclairés. On pourrait penser qu’un mince rayon de soleil les éclaire a travers les nuages noirs. Les deux personnages ont des couleurs chaudes sauf la ceinture du jeune homme qui est bleue nuit.

II) Interprétation de l’œuvre

Le sens de l’œuvre : Le mouvement des deux personnages pourrait nous faire penser qu’ils sont « poursuivis », par un orage avec le mouvement du vent dans leur couverture tendue au dessus de leur tête qui est rabattue avec la force de celui-ci. De plus, le temps est très couvert à cause de cet orage car le ciel et le lieu où ils sont très sombres, noirs. On n’aperçoit rien du lieu qui les entourent sauf ce qui est au ras du sol pouvant nous faire ainsi penser qu’ils sont sur un sentier au milieu des bois ou entouré d’arbres et d’arbustes de toutes sortes. On remarque aussi qu’elle jette un regard derrière eux comme si ce qui les « poursuivait » se rapprochaient de plus en plus alors que lui la regarde, elle avec un regard plein de tendresse et d’amour.

On peut aussi être invité à penser que ses deux jeunes gens étaient dans ce coin tranquille pour consommer leur amour comme pourrait nous le montrer la couverture leur servant d’abri de fortune. On peut ainsi penser que la jeune fille est l’allégorie de l’amour et de la tentation avec sa peau laiteuse et ses courbes idéales de l’époque et qu’ici l’orage est l’interdiction, la vertu et la raison les poussant à retourner chez eux.



Fleur D

vendredi 21 novembre 2008

La nuit de Ferdinand Holder






Ferdinand Hodler est un peintre suisse, né le 14 mars 1853 à Berne et mort le 19 mai 1918 à Genève



Hodler est considéré comme le peintre suisse qui a le plus marqué la fin du 19 ème siècle et le début du 20 ème siècle.

En 1872, il s'installe après avoir achevé son apprentissage en tant que peintre-décorateur dans la ville de Genève et y vivra jusqu'à sa mort. Ses premières toiles sont directement issues du réalisme suisse d'artistes comme Albert Anker, Albert Koller, Alexandre Calame, mais un voyage en Espagne en 1878 lui ouvre de nouveaux horizons esthétiques. Dès lors il soumet sciemment ses sujets à son désir d'abstraction et de composition et substitue ses teintes terreuses à un chromatisme léger, impressionniste par la grâce, à dominante gris clair.




I)Présentation de l'oeuvre
Titre:la nuit
Auteur:Ferdinand Holder
Type:Huile sur toile
Dimensions:116x299 cm
Lieu de conservation: Berne, Kunstmuseum
Genre: portrait de personnes


Contexte historique:La Nuit est premier chef-d’œuvre d'Holder, cette œuvre représente l’évolution et l’avènement du courant symboliste, qui influence Hodler tout au long de sa vie.


II)Analyse










Au premier plan :nous apercevons trois personnages, sur la droite un couple dont la femme nous tourne le dos et sur la gauche une femme seul, ils dorment paisiblement ,leurs corps nuent recouvert d'un drapé sombre.Ils semblent dans un profond sommeil une ambiance sereine berce ces personnages.





le deuxième plan :est plus agité un seul homme ne trouve pas le sommeil ,sur son visage se lit la peur,ses membres sont crispés on distingue une ombre recroquevillé qui semble être la cause des frayeurs de cet homme.









Le troisième plan rapel le premier toujours avec trois personnages cette fois placés en position inverse à gauche on retrouve un couple les positions des deux personnages sont inversés l'homme est avant la femme puis sur la droite on retrouve un personnage seul mais cette fois c'est un homme .Malgrès quelques changements entre ce plan et le premier, les personnages dorment profondément rien ne semble troubler leur sommeil.

(partie fleur )


III)Interprétation


Holder à travers cette oeuvre nuancée en tout point et notamment grâce: aux couleurs , à l'atmosphère mais aussi à l'ambiance n'hésite pas à semer le doute dans les esprits de part l'ambiguité de l'interpretation . En effet , dans un cadre calme , reposant où des individus nus dorment , une ombre aggressive vient perturber le sommeil d'un des personnages . C'est dailleurs ce qui attire le plus l'attention sur ce tableau , le drap noir , en parfait contraste avec la chair blanche de l'homme ( il est nu, la nudité represente la faiblesse , l'impuissance , la pureté ) s'élève devant celui ci en instaurant un climat de terreur . L'ombre effraye l'homme et plonge cette l'ambiance saine , dans l'horreur et la panique ,le regard de l'homme transmet toute l'émotion de ce tableau . Au milieu des corps humains endomrmient ,l'ombre surgit et attire tout les regards .On pourrait croire que la couverture se transforme en spectre nocturne pour briser la tranquilité du tableau . Cette transformation , donne un sens véritable à l'oeuvre , on peut penser que l'auteur se posait des questions sur l' au dela , ( la couverture qui se transforme en ombre peut représenter le spectre de la mort ou autrement dit l'ange de la mort ) , et sur les phénomènes étranges inéxpliqués qui pause encore des problèmes aujourd'hui dans notre société du 21 ème siecle . On peut aussi imaginer,que le drap noir est une réincarnation de quelqun ou de quelque chose ,mais ce qui apparait comme le plus discutable au niveau de la représentation est l'éventualité d'un rêve que l'homme est entrain de faire ou il s'imagine ,à cet endroit même , il s'est endormi ( ou pas ) et un évènement terrible vient perturber son sommeil . Autour de lui tout à l'air normal et puisque les mêmes couvertures enveloppent de façon inégale les autres personages , on peut aussi envisager q'un coup de vent soulève le draps et effraye l'homme du milieu . Mais l'ombre représente peu être la punition , et le sentiment de culpabilité que l'homme ressent , puisqu' il fut un des acteurs de l'orgie à laquelle il a participé . Le plaisir de la chair étant "interdit " et " immorale " l'homme est puni par dieu qui lui envoi un signe de mécontentement . Cela dit , le peintre à aussi peut être voulu retranscrire un rêve que lui même avait fait , et dont il se souvient . Un rêve qu'il l'aurait perturber alors qu'il passait une nuit paisible , la nuit serait représentée par tous les autres personnages qui dorment tranquillement , et puis il fut effrayer par quelque chose , tout comme l'homme est effrayé par l'ombre surgissante tel un un élément perturbateur .Cette ombre donne donc un sens à l'oeuvre ce qui nous ramène aux hypothèses faite tout au long de cette interpretation.


jeudi 20 novembre 2008

Photographies de Life Magazine, art et histoire




Le magazine américain Life met en ligne une grande partie de son fond photographique s'étalant des années 1860 à nos jours. On trouvera donc des photos de la guerre de Sécession aux années 30 avec les clichés plus grands photographes (Franck Capa, Dorothea Lange) jusqu'au 11 septembre 2001. Passionnant, surtout que vous pourrez éventuellement faire une recherche par thème, par époque, ou par photographe....

VOici le portail facile et accessible


En attendant, quelques clichés de la célèbre photographe, Dorothea Lange sur la Crise des années 30....et en premier lieu un magasin pour pauvres, sorte de Lidl avant l'heure !!!



Et puis, il y a une belle série de photos sur le peintre Pablo Picasso, star de la peinture et de nombreuses photos de ces statues....

Ici, une photo de Pablo à tête de Centaure.....datant de 1949 prise à Vallauris

JC Diedrich

dimanche 16 novembre 2008

|| Le Cri – Edvard MUNCH ||


{ PRESENTATiON DE L’ŒUVRE

  •          Titre de l’œuvre : Le Cri
  •         Auteur : Edvard Munch
  •         Date de réalisation : 1893
  •          Type : Tableau
  •         Support : Carton
  •         Dimensions : 91 x 73 cm
  •         Lieu de conservation : National Gallery, Oslo
  •          Genre : Allégorie
  •         Contexte historique : Ce cri tragique a été poussé dans la société scandinave, conformiste, puritaine et bourgeoise de la fin du XIXème siècle. Mais il faut voir en Edvard Munch un avant-gardiste qui sera, au même titre que Van Gogh ou Schiele, un des précurseurs de l’art du XXème siècle, marqué par une importante révolution dans la perception picturale. En effet, en réaction à l’impressionnisme se développent plusieurs courants révolutionnaires. L’expressionnisme d’abord, qui apparaît en Allemagne vers 1905. Ce mouvement antinaturaliste se propose d’explorer les méandres de l’âme humaine et la fascination de la mort avec une violence paroxystique, visible dans la représentation des corps et des visages torturés, ou encore de paysages angoissants. Cette école picturale reste très proche du fauvisme, né au même moment en France, et qui quant à elle porte à l’extrême le principe de liberté de perception issu de l’impressionnisme. Le fauvisme est, selon Derain, l’« épreuve du feu » de la peinture. Révélé au public de manière spectaculaire lors du Salon d’Automne de 1905, le mouvement initié par Matisse affirme l’autorité de l’artiste dans le choix de couleurs autonomes, tout en tenant compte de la leçon synthétiste de Gauguin.

 { LUMiÈRE SUR… EDVARD MUNCH

Fils d’un docteur militaire ayant de fortes convictions religieuses, Edvard Munch vient au monde en 1863 à Loten, en Norvège. Les revenus de ses parents sont modestes, mais de son enfance, Edvard Munch retiendra surtout la maladie et la mort qui endeuillèrent sa famille, puisqu’il est à peine âgé de cinq ans lorsque sa mère et sa sœur décèdent des suites de la tuberculose. Ces décès lui donneront le goût des représentations morbides qui traitent avec brillant la psychologie humaine la plus sombre et la solitude des êtres.

En 1885, Munch se rend à Paris pour une courte excursion, où il est surtout influencé par l’impressionnisme. Il commence alors à peindre, sous le regard attentif de son professeur de l’époque qui n’est autre que le peintre naturaliste le plus célèbre de Norvège, Christian Krohg. En 1889, il retourne à Paris, mais cette fois-ci avec une bourse, et devient l’élève de Léon Bonnat. Un an plus tard, il fait la connaissance de Gauguin, dont il reçoit la plus forte impulsion. Ainsi, dans la célèbre Mélancolie, de 1892-1893, Munch, tout comme le maître français, peint par larges aplats délimités par des contours sombres. Le dernier séjour parisien (1896-1898) se situe pendant la grande époque du symbolisme, période riche en évènements artistiques, en prises de position et en manifestes. Munch expose à la galerie Art Nouveau - si réputée qu'elle donne son nom à un style - et aux Indépendants. Il faut cependant attendre l’automne de l’année 1892, pour que Munch, grâce à une large représentation de son art, parvienne à se faire connaître du grand public. Car si son exposition est très contestée, l’artiste acquiert une certaine popularité. 

Invité par l'Association des artistes berlinois, Edvard Munch s’installe à Berlin et devient un familier des cercles philosophico-artistiques dominés par l'ombre pesante et tragique de Nietzsche et par d’autres personnalités de Stindberg telles que le poète Polonais Stanislav Przybyszewski, le sculpteur norvégien Gustav Vigeland ou encore l'historien allemand Jules Meier-Graefe. En décembre 1893, au cours d’une exposition au Unter den Linden, il montre six peintures appelées « la Frise de la Vie », dont fait partie Le Cri, qui le rendra célèbre. Le succès de son œuvre provoque la fondation de la Sécession.

C'est à Berlin que Munch exécute ses premières lithographies et ses premières pointes sèches, puis les eaux-fortes et les gravures sur bois. Il deviendra un maître dans ces diverses techniques, reprenant sans cesse les thèmes de ses tableaux. Sa réputation est telle que, revenu à Paris, il reçoit moult commandes pour illustrer des ouvrages ou peindre des portraits. Son activité de décorateur est elle-aussi considérable : après la Frise de la vie qui avait été exposée aux Indépendants en 1897, il travaille pour des mécènes allemands et scandinaves. Une série de peintures de paysage de fjord de Christiana, décoratives et sensibles de la nature, est considérée comme un des points culminants dans le symbolisme nordique. Mais son œuvre majeure reste la décoration de l'aula de l'université d'Oslo, à l'époque Christiana. Seulement, son art est qualifié de "dégénéré" par les nazis, et plus de 80 de ses œuvres exposées dans des musées allemands seront vendues.

Sa vision artistique fut souvent condamnée ou mal comprise, car comme Van Gogh, Munch appartient aux personnes ayant une certaine révolte, et dont l’activité créatrice et l’inspiration violente est indissociable d’une vie marquée par des évènements dramatiques. L’abus d’alcool aggrave son déséquilibre psychique, si bien qu’en 1908 il fait une grave dépression ; il ressasse jusqu’à la torture une tragique histoire d’amour qui se serait soldée par une fusillade dont il serait sorti blessé à la main gauche. Il n’oubliera jamais cette humiliation, jusqu’à l’obsession. Il meurt dans sa propriété d’Ekely, au bord du fjord d’Oslo, le 23 janvier 1944.


 { ANALYSE TECHNiQUE DE L’ŒUVRE

                . : Description de l’œuvre

A propos de son œuvre, Edvard Munch écrit :

« Je me promenais sur un sentier avec deux amis — le soleil se couchait. Tout d'un coup le ciel devint rouge sang. Je m'arrêtais, fatigué, et m'appuyais sur une clôture. Il y avait du sang et des langues de feu au-dessus du fjord bleu-noir et de la ville. Mes amis continuèrent, et j'y restais, tremblant d'anxiété. Je sentais un cri infini qui se passait à travers l'univers et déchirait la Nature. »

Au premier plan, titubant contre la balustrade d’un pont qui domine la mer soulevée comme par un spasme, un être hagard se serre les tempes à deux mains et crie sous un ciel sanglant. Dépourvu de cheveux, les traits émaciés et le teint cadavérique, le personnage qui nous est donné à voir semble avoir été totalement déshumanisé par l’artiste. Silhouette fantomatique tout de noir vêtue qui ondule et flotte dans les airs, est-ce véritablement un être humain à part entière qui est représenté ici ou bien la représentation d’une âme tourmentée, voire, osons le mot, aliénée ? De même, l’expression de stupeur qui habille ses traits n’est-elle pas l’empreinte de la mort qui étend ses longues griffes sur une âme de malheur et  lui arrache un cri d’agonie, aussi brusque et saisissant qu’un fracas de cymbales ?

Deux ombres s'éloignent dans le lointain, leurs hauts-de-formes sur la tête, abandonnant le personnage principal – qui n’est autre que le peintre lui-même si on en croit la note associée à l’œuvre – sur le ponton qui surplombe un fjord, avec à droite, un vertigineux précipice. Enfin, on distingue en arrière plan des montagnes d’un bleu sombre qui, par contraste, se détachent du rouge ardent du ciel. 

. : Composition

La barrière et le sol du pont forment des lignes de force qui convergent vers un point de fuite situé à gauche et donnent ainsi profondeur et perspective au tableau. De plus, si l’on en croit la large bande verticale qui longe le bord droit, le sens de lecture du tableau doit s’effectuer de la droite vers la gauche. Mais ce qui est le plus intéressant à remarquer dans cette composition reste sans doute l’attitude du personnage central, tourné vers le spectateur, si bien que celui-ci se sent irrémédiablement impliqué, comme si le cri qui s’échappait de cette bouche béate lui était, dans une certaine mesure au moins, adressé.

. : Technique utilisée : Pour cette représentation, Edvard Munch a choisi de peindre à l’huile, à la tempera et au pastel sur du carton.

 . : Dessin  :  Les touches de peintures sont épaisses, tortueuses et inclinées différemment selon l’effet voulu ; les mouvements du pinceau expriment à eux seuls une émotion, un cri, symbolisé par les courbes qui déforment le paysage. Et si on observe le ciel de sang avec ses courbes sinueuses, on comprend aisément l’expression « langues de feu » employée par l’artiste. En ce qui concerne les traits et les contours, ceux-ci sont flous, comme s’ils vibraient encore sous la puissance de ce cri tragique. On note l’irréalisme des couleurs et l’usage presque systématique de la déformation dans une tentative de réinterprétation de la réalité avec de nouvelles combinaisons de forme et de couleur.

 . : Les couleurs : L’opposition des couleurs chaudes et froides que sont le rouge-orangé et un bleu presque noir, couleurs opposées donc mais surtout complémentaires car situées l’une en face de l’autre dans le cercle chromatique, est pleine de symboles. Le rouge d’abord, qui renvoie au feu, au sang et à la souffrance ; et puis le bleu-noir qui lui symbolise la mort, le vide, l’absence de vie.


{ iNTERPRETATiON DE L’ŒUVRE

                . : Le sens de l’œuvre

Proche par sa culture de la philosophie de Schopenhauer et surtout  de Nietzsche dont le pessimisme radical l’a fortement influencé, Edvard Munch entreprend une série de tableaux dans lesquels rôde le thème omniprésent de la mort. Sa conception de l’humanité est d’un pessimisme effrayant. Munch s’acharne à vouloir percer les mystères de l’âme humaine à partir des images qui le hantent depuis longtemps, principalement les événements tragiques de son enfance, comme la perte de sa mère et d’une de ses sœurs qui moururent toutes deux de tuberculose. Ainsi, à travers son Cri, Edvard  Munch traduit ses obsessions et invente ainsi le style de l’angoisse. L’effet d’enroulement du tableau agit tel un tourbillon d’angoisse et de tourments, un cercle vicieux auquel on ne peut échapper.

Renommé « Désespoir » par certains critiques qui voyaient dans cette œuvre les sentiments de l’artiste au sujet de l’Amour et du sexe, ce cri tragique de l’horreur existentielle doit plutôt être entendu ici dans son acceptation clinique : « la sueur par expression, écrit Littré, se dit des gouttes de sueur qui se montrent sur la face de ceux qui souffrent une angoisse extrême, et, particulièrement, sur celle des agonisants ». Il manifeste la pesée extrême du tourment intérieur et traduit l’acte par lequel l’homme se délivre de ses terreurs. La contemplation de cette œuvre, hallucinée, conduit à opérer aux tréfonds de notre conscience une recherche du souvenir, telle une véritable psychanalyse. Le Cri s’apparente comme le témoin d’une crise existentielle.

            . : Contextualisation et portée de l’œuvre

Edvard Munch représente la contribution inattendue de la Norvège à l’épanouissement de la peinture et de la gravure au XXe siècle. La toile intitulée Cri, exécutée en 1893, est un exemple typique de l'expressionnisme qui traduit l'acte par lequel l'homme se délivre de ses terreurs. Mais pour comprendre combien Munch a été un précurseur, il faut avoir à l'esprit que le mouvement expressionniste, essentiellement germanique et nordique par ailleurs, ne commença qu'en 1910, alors même que la période expressionniste de Munch était révolue.

Avec son tableau oppressant, Edvard Munch annonce la naissance d’une esthétique radicalement opposé à l’Académisme : l’expressionnisme, dominé par une tension psychologique introspective. Cet art de distorsions, de déformations et d’exacerbation des sentiments glorifie le style de l’angoisse et illustre le malaise de la civilisation.  L’expressionnisme rejette la modernité, le progrès et la Révolution industrielle – même si on dénote une fascination horrifiée pour la ville moderne – et reprend certaines notions de psychanalyse freudienne, notamment dans sa tentative d’investigation de l’Inconscient, comme Munch le fait si bien. Sa portée sera immense dans l’art occidental tout au long du XXe siècle. La technique spontanée et le contenu sans concession de ses œuvres, conséquences d’une expérience existentielle douloureusement assumée, marqueront sensiblement – mais dans des circonstances idéologiques contradictoires – de nombreux « fils spirituels », notamment les représentants expressionnistes et néo-expressionnistes européens et américains, depuis Die Brücke jusqu’à Georg Baselitz, en passant par Cobra, Francis Bacon ou encore Bengt Olson, pour ses « dépaysages » extatiques.  Certains voient en cette œuvre et en l’expressionnisme en général une radicalisation du Spleen de Baudelaire, qui use quant à lui de mots et d’images poétiques pour faire ressortir ces mêmes impressions d’oppression, de tourment et de crainte.

 Cependant, l’œuvre de Munch ne fait pas l’unanimité. Une attaque stupéfiante d’un critique de droite en Norvège pesta contre cette « dégénérescence », et protesta contre le fait que l’artiste  percevait des fonds de l’Etat. La violence du langage utilisé n’aurait pas été déplacé parmi les nazis et leur campagne « l’art dégénéré » des années 30. Aussi, grand nombre des œuvres de Munch ont été vendu à cette époque. Néanmoins, les amis de l’artiste continuaient à le soutenir avec sa glorification de l’irrationnel et du symbolisme, perçue comme une menace du rationalisme et du matérialisme bourgeois.

. : Avis personnel

Dément, angoissant, fascinant, psychotique, les mots ne manquent pas pour qualifier l’œuvre d’Edvard Munch. Il semble y avoir dans cette représentation toute l’âme de l’artiste, une âme de malheur faite de ténèbres qui crie à l’agonie. Si on ne parvient à entendre cet appel au secours déchirant d’humanité et de désarroi, on le ressent néanmoins dans la moelle de nos os et dans chaque fibre de notre corps ; et on éprouve à la vue de cet être pétrifié de stupeur une sorte d’horripilation de la chair, sinon un malaise angoissant qui nous oppresse. Nous nous égarons nous-mêmes dans ce tourbillon de tourments et d’angoisse, et nous voilà pris de vertige, comme si le sol se dérobait sous nos pas et que nous tombions dans un gouffre sans fond. C’est alors que se ressurgissent de sentiments et des émotions jadis familiers. Le Cri apparaît alors comme l’empreinte sonore de nos souvenirs, et par la quête dans les replis de notre âme à laquelle nous procédons malgré nous, la texture de la toile ressemble à un miroir dans la profondeur duquel se reflète et s’abîme notre conscience.

GAiBLE Marine et VOLOSCiUC Alice 

Eglise d’Auvers sur Oise, Vincent Van Gogh



























Quelques mots sur le peintre :

Titre de l’œuvre : Eglise d’Auvers sur Oise


Auteur : Van Gogh Vincent (Willem) Van Gogh est né le 30 mars 1853 à Groot-Zundert, un petit village de Hollande. Fils d'un pasteur protestant, il fut baigné dès son plus jeune âge dans la religion. Artiste non reconnu et incompris de son vivant, Van Gogh est l’un des grands peintres du XIXème siècle. Hésitant un temps entre la vocation artistique et religieuse, il choisit de se consacrer à la peinture. On peut dire aujourd’hui qu’il a eu raison. Son style très coloré a une vitalité et une tension particulière qui n’ont pas fini de marquer les esprits.

Date de réalisation : 1890
Type : tableau
Support : huile sur toile
Dimensions : 94 x 74 cm
Lieu de conservation : Musée d’Orsay, Paris
Genre : paysage
Contexte historique : Cette toile a été composée par Van Gogh alors que ce dernier avait quitté l'asile de Saint-Rémy-de-Provence le 16 mai 1890 pour remonter vers le nord. Après avoir rendu visite à son frère Theo à Paris, il s'installa à Auvers-sur-Oise pour être soigné par le Dr Paul Gachet, où il passa les dix dernières semaines de sa vie et composa, outre ce tableau, une centaine de toiles. C'est avec des toiles comme celle-ci que l'on comprend en quoi Van Gogh aura une influence sur les peintres impressionnistes : ici la déformation de la réalité est flagrante, et on voit bien ce refus de la perspective.

Analyse technique de l’œuvre :
Description du tableau : le principal sujet de l’œuvre est l’église qui occupe pratiquement la totalité de la toile, deux chemins, un à droite et l’autre à gauche longent cette église. Une femme empreinte le chemin de gauche, elle est vêtue d’une robe bleue et blanche et elle porte une sorte de coiffe.
La composition: on peut distinguer différents plans ; au premier on aperçoit une femme, d’après ses vêtements on peut penser à une paysanne. Au second plan, c’est l’Eglise, elle prend pratiquement toute la masse du tableau. Au troisième et dernier plan on voit derrière l’Eglise quelques arbres et un village. Ce dernier amène une certaine profondeur à la peinture. On constate que peu de lignes droites sont présentes dans le tableau, seulement quelques éléments de la façade de l’Eglise. La peinture est constituée de beaucoup de mouvement. On peut penser que le point de fuite est excentré est qu’il se trouve sur le devant du tableau, avant que les deux chemins se séparent. Ceux-ci qui amènent aussi une certaine symétrie.


La technique utilisée : Van Gogh utilise de la peinture à l’huile.

Le dessin: Le tableau ne montre pas de détails nets, mais au contraire du flou dans les contours. On peut voir aussi que la peinture est surtout constituée de traits faits volontairement qui apportent un certain mouvement et des touches de couleurs différentes, cela se voit beaucoup dans l’herbe, sur les chemins, dans les arbres ou encore sur la toiture de l’Eglise.


Les couleurs : les angles de la toiture de l’église sont soulignés de noir, ce qui est caractéristique de cette période du peintre, mais, plus inhabituel, aussi de blanc, le noir ne servant plus qu’à soutenir ce blanc. Les angles blancs amollissent à la fois les contours et tracent des traits lumineux qui éclairent encore plus que leur contraste d’oranges et de bleus qu’ils distribuent. Les tons pâles affleurent sur les contreforts de la chapelle. Les murs eux-mêmes sont effleurés par un violet clair et s’avancent par contraste avec le bleu sombre des vitraux et l’ombre portée sur l’herbe devant l’église.


La lumière: L’Eglise apporte par sa taille une grande zone d’ombre au tableau, cela serait de même dans la réalité. On remarque malgré tout un contraste, le ciel est bleu foncé et il pourrait faire penser à un ciel de nuit, pourtant une certaine lumière est présente et on pourrait même penser qu’elle provient du soleil. On ne peut pas dire si c’est le jour ou la nuit.

Interprétation de l’œuvre :

Le sens de l’œuvre : L e peintre va décrire dans ses œuvres la vie de cette petite commune, sa vie paysanne, son architecture. D'une grande force expressive, sa palette s'assombrit néanmoins peu à peu exprimant le mal de vivre qui le tourmente. Sa touche demeure mouvementée et fébrile, mais ses coloris acquiert, sous la lumière d’Île-de-France, un regain de vivacité et de fraîcheur. L’église est évidente et imposante tandis qu’une silhouette passe sans lui prêter attention. On devine sa démarche rapide, la tête inclinée vers l’avant du chemin plutôt que levée vers la bâtisse, elle s’éloigne. Cette silhouette passe tandis que la masse des pierres donne à lire un monde, plus qu’un visage. Si la figure humaine se tait, cela voudrait dire qu’un écart est présent entre deux mondes, ou bien que l’église doit être vue comme l’image, bouillonnante, démesurée, de ce qui habite le passant anonyme.


La contextualisation : Le tableau fait partie de mouvement impressionnisme. Il est réalisé pendant la dernière année de vie de Van Gogh en 1890, dans un village de la commune d’Anvers sur Oise, à 30km au nord de Paris. Il décrit alors dans plusieurs tableau la vie paysanne et l’architecture qu’il rencontre en ce lieu. Malheureusement, Van Gogh a le mal de vivre et cela se ressent dans sa touche de peindre, elle est mouvementée et fébrile, ses couleurs reste pourtant fraîches et vives.


La portée de l’œuvre : Auvers-sur-Oise a inspiré nombre d'artistes-peintres. De Van Gogh à Pissarro en passant par Cézanne et Daubigny, ce village garde encore aujourd'hui la trace de ces impressionnistes de la fin du XIXème siècle. Vincent Van Gogh donna à ce hameau toutes ses lettres de noblesse en 1890, lorsqu'il vint y habiter les trois derniers mois de sa vie, l'immortalisant à travers soixante-dix toiles dont Eglise d’Auvers sur Oise.



Emilie Deutsch, Marie Zantedeschi
Terminale ES1


mercredi 12 novembre 2008




I.Présentation de l'oeuvre:

.Titre de l'oeuvre:Le buste de l'esclave noire

.Auteur:Jean-Léon Gérome, élève de Paul Delaroche qui est l'initiateur de l'anecdote historique puis de Gleyre et appartient à un groupe de peintres néo-grecs, un des chefs de file du mouvement académiste.En 1863, il devient Professeur à l'Ecole des Beaux-Arts et en 1865,il est élu à l'Institut.

.Date de réalisation:1872

.Type de l'œuvre:tableau,huile sur toile

.Dimensions:48,5 X 38 cm

.Lieu de conservation:conservation privée, l'œuvre a été achetée par un particulier

.Genre:portrait (peinture académique)

.Contexte historique:période de l'académisme, cependant à cette époque le mouvement appelé "impressionniste" commence à se faire connaitre. Malgré cela les invétérés peintres académiques continuent leurs œuvres, ce tableau en fait partie mais dans le contexte de l'époque revient sur la colonisation et plus particulièrement l'esclavage des noirs.

II.Analyse technique de l'oeuvre:

.Description de l'œuvre : Ce tableau représente une personne noire mais si l'on regarde seulement avec un coup d'œil cette toile,il est difficile de définir son sexe mais grâce à quelques éléments du tableau la distinction se fait. En effet, ce portrait est celui d'une femme ceci se constate par la broche représentant un moustique de couleur rouge ainsi que de la fleur de même couleur accrochée dans ses cheveux. Son cou est orné d'un collier en or assez voyant, les traits de son visage sont assez fins et précis, un visage de profil mais l'on distingue quand même un air amusé et profond dans son regard. En arrière-plan,un fond qui se mélange de plusieurs couleurs (vertes,jaunes).Le peintre a peint que la partie au dessus de la poitrine de la femme, celle-ci est vêtue car on peut apercevoir un drapé de couleur rouge.

.La composition de l'œuvre:

Il y a dans cette œuvre deux plans c'est à dire celui ou le personnage pose et le fond derrière la personne.Il y a peu de profondeurs juste un jeu d'ombre car la personne est adossée au mur,elle est directement collée à l'arrière-plan. Enfin,ce tableau ne respecte pas une symétrie propre et cela concerne aussi la répartition des masses puisque si l'on regarde bien le portrait n'est pas centré et est plus du coté gauche que droit même si il a l'ombre à droite.

.La technique utilisée:J-L Gérôme a réalisé ce tableau avec la peinture la plus courante de l'époque c'est à dire la peinture à l'huile, en effet celle-ci met très longtemps à sécher donc les peintres peuvent recommencer tant qu'ils le veulent en repeignant sur leurs tableaux.

.Le dessin:Le portrait est réalisé comme les principes de l'académisme le définit avec beaucoup de précision et de netteté.Ainsi on voit la femme avec des traits fins, harmonieux et une peau lisse , brillante ceci s'accentue avec la lumière.

.Les couleurs:Les couleurs dominantes sont évidemment les couleurs chaudes, premièrement la couleur de peau du personnage qui est marron à cause de son origine, les petites pointes de rouge permettent d'égayer le tableau de le rendre plus vivant et également de contraster avec la couleur foncé de la personne peinte.L'arrière-plan produit le même effet avec ses couleurs chaudes certes mais plus claires comme le jaune ocre,le vert fonce et quelques touches de blanc.En choisissant ces couleurs le peintre a renforcé cette idée d'exotisme, de pays colonisés et lointains mais aussi avec l'image de pays chaud d'où vient l'esclave peinte.

.La lumière:Le jeu de lumières dans ce tableau est en relation avec la réalité puisqu'elle donne l'impression d'être la lumière du jour, elle vient de la gauche du personnage et donne un effet d'ombre sur l'arrière-plan. L'effet donné par le peintre est vraiment très réaliste il a juste peint avec le jeu de la lumière naturelle.

III.Interprétation de l'oeuvre:

.Le sens de l'œuvre:L'artiste a idéalisé cette femme qui contrairement à l'époque est ni une déesse,ni une allégorie.Le peintre a fait de cette esclave à moitié nue, une esclave belle et sans vulgarité.Dans cette œuvre,on sent que Jean-Léon Gérome aimait les femmes exotiques, les peintures faites au cours de ses voyages lui ont donné le goût de la différence et de l'exotisme. Il a représenté à travers elle toutes les femmes de son ethnie.

.La contextualisation:La technique est évidemment en accord avec le contexte artistique de l'époque qui est l'académisme car la peinture est très nette, idéalisée avec le souci du détail. Cependant cet artiste est plutôt habitué à peindre des scènes ou personnages néo-grecs mais là il surprend par le thème de son tableau ,le thème historique abordé ici est l'esclavage à cette époque avec les différentes colonies dans le monde. Il reprend le thème des habitants de pays exotiques plusieurs fois notamment avec le tableau Le négociant de peaux fait au Caire en 1869 représentant un homme de couleur avec une peau de tigre sur lui,cela change des scènes historiques ou mythologiques habituelles.

.La portée de l'œuvre: D' un point de vue historique ce tableau permet de mettre un visage plutôt avantageux sur les gens de culture,de couleurs,d'ethnies différentes cela peut surprendre en mal ou bien c'est ce qui c'est passé pour un contemporain du nom de Théophile Gautier qui a dit:"Gérome a tout ce qu'il faut pour ce genre d'ouvrages l'œil qui voit vite et bien, la main qui exécute savamment et surement [...] et surtout un sens que nous nommerons exotique,qui lui fait découvrir aussitôt les différences caractéristiques d'une race à une autre".Cet extrait de citation montre bien que J-L Gérome était unique en son genre et qu'il a su donné une nouvelle tournure aux critères de l'académisme avec ses beautés venues d'ailleurs.

Sarah S.

Sortie au musée des Beaux-Arts de Nancy


Notre visite guidée du musée des BA de Nancy sur le thème de l'avant-garde a été je crois très instructive....
En tout état de cause, vous aviez l'air intéressé si on en croit les photos !

Analyse d’une œuvre
"Un dimanche après-midi sur l’île de la Grande Jatte"




Georges Seurat (Paris, 1859 - 1891) est issu d'une famille bourgeoise. Il fut formé à l’école des Beaux-Arts à Paris. Sa formation le conduisit à lire de nombreux livres scientifiques sur la peinture. Ami de Paul Signac, il devient le principal représentant des néo-impressionnistes. Ces peintres veulent donner une base scientifique à leur art.
En 1884, G. Seurat expose La Baignade, au Salon des Indépendants, qu’il a fondé avec Signac suite au refus d’un des tableaux de Seurat par le Salon. En 1886, il expose Un dimanche après-midi à la Grande Jatte. G. Seurat travaille longuement sur chaque toile, il multiplie les études et les dessins préparatoires. Un dimanche après-midi à la Grande Jatte lui demande 2 ans de travail. Georges Seurat meurt à 31 ans des suites d'une angine.



I. Présentation de l’œuvre


Titre de l’œuvre : Un dimanche après-midi à la Grande Jatte
Auteur : Georges Seurat
Date de réalisation : 1884 – 1886
Lieu de réalisation : dans un petit atelier
Type de l’œuvre : tableau
Support : toile
Dimensions : 207.6 x 308 cm
Lieu de conservation : Art Institute, Chicago
Genre : scène de la vie quotidienne parisienne
Contexte historique : A la fin du XIXe siècle, l’Europe est en effervescence. Les découvertes scientifiques accumulées au cours du siècle ont entraîné une véritable révolution technique, à la source d’un développement économique sans précédent.



II. Analyse technique de l’œuvre

Description de l’œuvre


Sur ce tableau de Georges Seurat, on peut voir de nombreux personnages : hommes, femmes et enfants de différentes classes sociales qui se détendent au bord de l’eau, sur l’herbe et sous des arbres. Les personnages se promènent, se reposent ou jouent à l’île de la Grande Jatte.
La Grande Jatte est une île de la Seine dans la banlieue à la fois résidentielle et proche de la capitale, d’où la présence de classes sociales totalement opposées. Sur ce tableau, des animaux sont aussi présents : il y a des chiens et un singe qui symbolisent, eux aussi les différentes classes sociales.
L'île de la Grande Jatte était un lieu de loisir et de promenade pour les parisiens de la fin du XIX° siècle. En 1880, Asnières était une banlieue aisée. Sur l'autre rive, Levallois-Perret était une banlieue ouvrière. L'île de la Grande Jatte est un lieu de rencontre entre ces deux mondes. A la fin du XIX° siècle l'île de la Grande Jatte est un lieu de loisir où les rencontres amoureuses sont nombreuses.


La composition


Au premier plan, on voit un couple de bourgeois élégamment habillés à la mode des années 1880.La femme tient un singe en laisse, symbole de la luxure, ce qui peut laisser supposer qu’elle était une femme de jJie.
A gauche du tableau, un ouvrier, que l’on reconnaît par la simplicité de son habit, est allongé dans l’herbe et fume une pipe. Il semble pensif.
A côté de lui sont assis un bourgeois et une femme en train de broder. Son matériel est à côté d’elle.
Deux chiens représentent deux classes différentes : le petit chien, la bourgeoisie et le chien noir la classe ouvrière.
Une femme regarde vers la Seine en se protégeant du soleil par une ombrelle pendant qu’une autre compose un bouquet de fleurs. Son chapeau et son ombrelle sont à coté d’elle.
Ces personnages se trouvent à l’ombre des arbres.
Au second plan, une femme protégée par son ombrelle se promène tranquillement avec sa fille. Elles sont soigneusement vêtues et coiffées.
Une infirmière, reconnaissable à ses vêtements discute avec un homme.
Une femme pêche sur le rivage, habillée à la dernière mode.
Derrière l’infirmière, un homme debout joue de la musique avec un cuivre, qui est un instrument populaire de fanfare. Il est vêtu modestement.
Dans le fond du tableau, des couples se promènent, s’enlacent, une fillette joue, deux soldats marchent.
Ces personnages se trouvent à la lumière du soleil.
Sur la Seine, quatre hommes font de l’aviron. A l’avant de l’embarcation, une femme se protège du soleil avec son ombrelle.


Technique utilisée : juxtaposition de touches très fines, de pigments purs (peinture), utilisation d’un mélange optique .

Le dessin : tableau légèrement flou dû à la technique utilisée utilisé par le peintre (divisionnisme, pointillisme). Le contour du tableau a été réalisé de la même façon.

Les couleurs : touches de couleurs pures : bleu, rouge et jaune juxtaposées pour obtenir les diverses tonalités sans perdre de la luminosité.

La lumière : Au premier plan, il y a peu de luminosité car les gens sont situés sous des arbres. Au deuxième plan, les personnages sont au soleil et leurs ombres contrastent avec la luminosité. Au troisième plan, il y a une forte luminosité. Le soleil se reflète sur l’eau, ce qui renforce l’effet de lumière. Le ciel est très clair et ensoleillé. La lumière est très réaliste et vient de la gauche du tableau.



III. Interprétation de l'oeuvre

Les peintres pointillistes, dont Seurat, veulent donner un rôle social à leurs œuvres. C’est ce qu’il va faire dans sa toile « Un dimanche après-midi à l’Île de la Grande Jatte ». Il nous annonce déjà ce rôle dans le titre de son œuvre. Tout d’abord, il choisit un dimanche car c’est un jour de repos, de détente, de loisir et de promenade où l’on ne travaille pas. Ensuite, l’Île de la Grande Jatte est une île située au bord de la Seine à l’ouest de Paris. Elle était à l’époque un lieu où se retrouvait tout les bourgeois et ouvriers parisiens.
Cette œuvre se rattache donc au courant artistique du Néo-impressionnisme de 1886. Seurat veut que son tableau dégage une impression de maîtrise totale et de suspension du temps pour un moment de beauté, de paix et de silence.
Les contemporains trouvent que la technique du pointillisme qu’emploie Seurat ( son principe est de diviser les couleurs en petits points se mélangeant optiquement, ce qui donne une impression de forte luminosité ) rend cette œuvre froide. Les personnages sont raides. Cette raideur marque le manque de communication entre les classes sociales. Le peintre souhaite recomposer pour la première fois de l’histoire de l’art le plein air d’une façon scientifique.
Cette œuvre est innovante, car elle marque l’apparition d’un nouveau courant : le pointillisme ou le divisionnisme.


Interprétation de Laure : J’apprécie ce tableau car il est très lumineux avec beaucoup de contrastes et les personnages de cette toile occupent bien tout l’espace. Il se dégage de ce tableau une atmosphère paisible et relaxante. Les personnages y sont presque au repos et la nouvelle technique de peinture utilisée donne encore plus de prestige à cette œuvre. Seurat innove avec son « art-science » et c’est une réussite…


Interprétation de Laura : Pour moi, la technique du pointillisme qu’il utilise donne une sensation de calme, posé, paisible. Tout est rectiligne, bien tracé, faite de formes géométriques.

Interprétation d’Angela : Cette œuvre, malgré sa multitude de personnage, est pour moi troublante étant donné que les personnages de différentes classes s’ignorent comme s’il n’était que question d’argent pour communiquer.