dimanche 28 novembre 2010

Lisette Model, la photographe des gens pas comme les autres


Une belle exposition, au musée du Jeu de Paume m'a fait découvrir, il y a peu, Lisette Model (1901-1983). Une galerie de portraits noir et blanc d'hommes et de femmes des rues de Paris mais surtout de New-York, voilà en substance, ce qui fait l'œuvre de Lisette Model.








Un joli site lui est dédié....et vous donnera toutes les indications biographiques mais surtout un bel échantillon de ses œuvres, classé par décennie. 


Retraçons rapidement le destin de cette photographe, les femmes artistes sont encore rares à cette époque, elle est née à Vienne en 1901. Elle se destine au départ à la musique et devient l'élève du grand musicien Schönberg, elle arrive à Paris en 1924 et tente de débuter une carrière de chanteuse, elle rencontre alors son mari, le peintre russe Evsa Model. C'est en 1933 qu'elle débute dans la  photographie et se fait connaître par le reportage qu'elle réalise sur la promenade des Anglais à Nice : une série de portraits de vieilles bourgeoises critique l'opulence au regard des autres personnages des rues qu'elle photographie habituellement. 

Photos de la série,  Promenade des Anglais. 


Elle quitte Paris pour New-York en 1938 pour fuir l'antisémitisme et trouve rapidement du travail dans les revues new-yorkaise. Elle publie d'ailleurs la série de la promenade des Anglais. Elle poursuit son oeuvre pendant près d'un demi-siècle en arpentant Manhattan, en saisissant les visages, les souffrances se reflétant dans les vitrines de l'opulence.

Lisette Model prend des photos N/B, souvent en contre-plongée, avec un souci évident de la composition et du cadrage.....Elle photographie les gens, les jambes des passants, les vitrines et des personnalités au visage qui ne répond généralement pas aux canons de la beauté. Ses photos l'inscrivent complètement dans la photographe humaniste à l'instar d'un Willy Ronis ou d'un Robert Doisneau.

Au début des années 50,  le Maccarthysme lui fait perdre la possibilité de vivre de ses reportages pour les revues, elle devient enseignante dans la photographie au New School of research social. De nombreux photographes ont suivi ses cours dont la célèbre Diane Arbus. Elle devient également la photographe de quelques stars comme Sinatra ou de nombreux jazzmen new-yorkais. 
Il faudra cependant qu'elle attende la fin de sa vie pour connaître les honneurs d'une rétrospective : 1982.
Ces deux derniers portraits résument  à la fois l'œuvre de la photographe mais également les deux faces d'un  XXe siècle imparfait, injuste et cruel. Heureusement, le  XXIe siècle semble bien différent.... quoique !


 JC Diedrich

lundi 15 novembre 2010

Enfer et donation pour les Trois Grâces bientôt au Louvre

Voilà une initiative pour le moins originale....
Le Louvre souhaitant acquérir une œuvre du peintre allemand Cranach l'Ancien (1472-1553)  intitulée Les trois Grâces a mis en place un site internet permettant de faire des dons en ligne à tous les internautes qui souhaiteraient devenir des mécènes (réduction fiscale comprise).
Vous pouvez allez voir le site très bien fait pour voir les Trois Grâces.

                                                        Les Trois Grâces de Cranach

Les trois Grâces sont selon la légende, des filles de Zeus (Euphrosyne, Thalie et Aglaé) qui symbolisent à la fois la beauté, l'abondance et l'allégresse. Ce thème est repris pendant toute l'Antiquité à travers la statuaire ou les bas-reliefs.


A la Renaissance, le thème est à nouveau traité....par le grand Raphaël.....à la manière antique. Mais Cranach l'Ancien propose une version des Trois Grâces christianisées incarnant les valeurs de charité, de fidélité et d'amitié.
                                            Les Trois Grâces de Raphaël


Le style de ces trois jeunes femmes peintes par Cranach est teinté de maniérisme (déformation des corps) et fait d'abord appel aux traditions gothiques de la représentation du corps : petite poitrine haut placée, bassin large, ventre rond etc.... Mais Cranach perturbe la scène d'inspiration antique en affublant le tableau d'accessoires du XVIe siècle.....comme le chapeau et les colliers.

Voici un joli tableau mais de petite taille qui nous l'espérons sera bientôt acheté par ce "mécénat populaire"....



JC Diedrich

lundi 8 novembre 2010

De la méthode dans l'analyse d'une oeuvre


Voici le document que Mme Deveaux vous a communiqué en début d'année....Je le mets sur le blog afin que vous puissiez le consulter à volonté.

Je rappelle que l'analyse et l'interprétation doivent être les plus personnels possibles ...ayez confiance en vous et ne vous contentez pas de trucs pêchés sur le Net.



METHODE POUR ANALYSER UNE OEUVRE D'ART

I/ Présentation de l’œuvre

Titre de l’oeuvre

▪ Auteur

▪ Date de réalisation

Type de l’œuvre (tableau, dessin, enluminure, sculpture, meuble, …)

▪ Support (toile, bois, papier, parchemin, tissu, mur,…)

▪ Dimensions

▪ Lieu de conservation

Genre (portrait, paysage, nature morte, allégorie*, scène historique, mythologique, religieuse, de la vie quotidienne,…)

Contexte historique

II/ Analyse technique de l’œuvre

Description de l’œuvre : identification de ce qui est précisément représenté (personnages, objets, décors)

Pour un dessin, une peinture :

La composition : les différents plans, les lignes structurantes (avec point de fuite),

la perspective et profondeur, la répartition des masses, la symétrie, …

(possibilité de faire un schéma sur un calque)

▪ La technique utilisée : dessin au crayon/fusain*/pinceau/pastel*, à la sanguine*/craie …, aquarelle*, estampe (taille en relief : xylographie*, ou taille-douce (en creux) : eau-forte*, ou lithographie*, ou sérigraphie* …), peinture à sec, peinture à l’eau (fresque, gouache, …), détrempe*, peinture à l’huile, peinture acrylique, collage, frottage …

▪ Le dessin : netteté ou flou des traits/contours, graphisme, …

▪ Les couleurs : palette des couleurs utilisées (couleurs primaires*, complémentaires*), couleurs dominantes, couleurs dégradées/contrastées, sombres/claires, dans les tonalités chaudes/froides,

touche (= pose et épaisseur de la couleur : aplat*, glacis* (par stratification), au couteau, au doigt, petites/larges touches, touches épaisses/minces, touches séparées, grattage, …)

▪ La lumière : zones éclairées/dans l’ombre, sa ou ses source(s) de la lumière, l’effet recherché, son rapport avec la réalité

Pour une sculpture :

▪ Le relief : bas-relief*, haut-relief*, ronde-bosse*

▪ Les matériaux : argile, bois, marbre, pierre, ivoire, métal, plâtre, bronze, …

▪ La technique utilisée : terre cuite, modelage, taille, repoussé/martelage, moulage, fonte à cire perdue, soudure, chevillage, stuc*, …

Pour du mobilier, des objets :

▪ Les matériaux : bois, ivoire, argile, kaolin*, verre, or, argent, nacre, pierres précieuses, métal, …

▪ La technique utilisée : ébénisterie, marqueterie, laque, terre cuite, émaillage, vernissage, faïence, porcelaine, décor peint, gravure, ciselure, camée*, repoussé, incrustation, …

III/ Interprétation de l’œuvre

▪ Le sens de l’œuvre : les intentions de l’artiste, ses choix plastiques, esthétiques

▪ La contextualisation : mise en relation de l’œuvre avec le contexte historique et le courant artistique auquel l’œuvre se rattache.

▪ La portée de l’œuvre : les réactions des contemporains, son intérêt historique et artistique (en quoi est-elle innovante ?)