vendredi 2 avril 2010

Le Corbusier à Briey (compte-rendu de Barbara)


L’histoire de l’Unité d’habitation de Briey

Nous nous sommes rendus mercredi 24 mars à Briey afin de visiter la Cité Radieuse bâtiment crée par l'architecte le Corbusier. A première vue nous, élèves, avons trouvé ce bâtiment assez banal "comme n'importe quelle HLM". Nous nous sommes ensuite rendus en salle de conférence au premier étage. Une femme (Véro) qui était là pour nous faire découvrir le bâtiment était très intéressante et a réussi à nous captiver durant toutes ses explications. En effet, le projet de le Corbusier, qui s'appelait en réalité Charles Édouard Jeanneret, était de proposer un village à la verticale qui formerait une sorte de communauté. Il était en avance sur son temps. Cinq bâtiments de ce type ont été construits par le Corbusier : à Marseille, près de Nantes, dans la banlieue de Lyon, à Berlin et à Briey. Cependant seule La Cité Radieuse de Marseille a le droit de porter ce nom, il lui a été donné par le Corbusier lui même. Les 4 autres bâtiments sont appelés "unités d'habitation".

Deux éléments sont indispensables pour Le Corbusier : la présence de la nature et l'importance de la lumière. Il décide d'utiliser de nouveaux matériaux, le béton surtout, le verre (avec de grandes baies vitrées), ce qui fait de ses constructions, la pointe de la modernité.

L'unité d'habitation de Briey a vu le jour grâce à un jeu de relations. Dans les années 50, le maire et le conseiller général de Briey souhaitent augmenter leur population qui est la plus faible de toutes les villes qui l'entoure. Ils demandent donc à un architecte qui leur recommande le Corbusier. Ce dernier est ravi de pouvoir construire un bâtiment au milieu d'une forêt. L'architecte pense même que ce sera la plus belle de ses réalisations. Le bâtiment est construit sous profil HLM, son budget est donc réduit. Mais ce projet ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique locale qui s’inquiète de la population nouvelle ( étrangère !) que l’unité d’habitation pourrait attirer. Quelques semaines après le début des travaux, le conseil municipal à l’origine du projet est battu aux élections; c'est un parti hostile qui va alors mettre des bâtons dans les roues de l'architecte. C'est d'ailleurs à cause de ces politiciens que la Cité Radieuse de Briey ne possédera ni école sur le toit, ni commerce. Malgré l’hostilité qu’elle suscite, l’unité d'habitation ouvre ses portes en 1961 et est habitée par une soixantaine de familles américaines, des ouvriers miniers, des pieds noirs relogés mais aussi des juges et des avocats. Les habitants découvrent de nouvelles cultures au fil des années. La cité Radieuse de Briey va ensuite décliner à partir de 1966, les militaires américains suite à la remise en cause du traité de l'OTAN par De Gaulle, doivent déménager. Quelques années plus tard, les premières usines sidérurgiques doivent fermer.

L’augmentation des charges (du fait du 1er choc pétrolier) incite l’office des HLM à ne plus entretenir le bâtiment. Il est déserté malgré quelques irréductibles qui resteront jusqu’à la fin. En 1983 la fermeture est prononcée et les derniers locataires sont expulsés. L'idée de détruire cet immense vaisseau de béton est alors envisagé. Mais une mobilisation des anciens locataires, la presse et des architectes du monde entier trouvent révoltant qu'une œuvre de le Corbusier puisse être détruite. En 1987, l'hôpital recherche un bâtiment pour son école d'infirmière et la municipalité vend la cité radieuse pour 1 franc symbolique à l'hôpital qui va ensuite revendre une bonne partie de l'édifice à un promoteur. C'est la renaissance cette unité d'habitation.




La visite

Nous nous sommes ensuite rendus dans le couloir du 1er étage qui est appelé « La Rue » par sa largeur. Le sol est mou (en bulgomme) afin d'atténuer les bruits de pas des habitants. Il recouvre l'ensemble du bâtiment : dans le couloir il est gris pour rappeler la couleur d'une rue et dans les appartements, il est plutôt coloré. De plus, on a pu remarquer que les plafonds étaient assez bas, à 2,26 mètres. Le Corbusier les a crée ainsi afin de pouvoir utiliser la technique du modulor, c'est aussi un gain de place qui permet une économie de chauffage par exemple. De plus, les portes des appartements sont toutes colorées : le Corbusier avant de devenir architecte souhaitait être peintre c'est pourquoi il donnait une telle importance à la couleur dans ses réalisations. Le peu de lumière présente dans cette « rue » avait pour but de déstresser les habitants après une dure journée de travail. Cependant ceux-ci laissaient souvent leur porte d'entrée ouverte afin d'éclairer plus la rue qui était un véritable lieu de rencontre pour les habitants.




Les appartements sont quant à eux très lumineux, en effet sur les murs donnant vers l'extérieur on trouve de grande baies vitrés avec pour un étage, deux balcons. Les appartements sont tous disposés selon le même plan, en duplex: ils sont sur deux étages avec une pièce où se trouve la porte d'entrée qui donne sur la rue et soit un étage en haut soit un en bas qui correspond à toute la largeur du bâtiment. A coté de la porte d'entrée se trouve une ouverture qui été prévu initialement pour le courrier ou les livraisons mais qui servira d'entrée de secours pour les enfants qui aurait oublié leur clé. Gauthier a d'ailleurs testé ce passage !


Le mobilier de cet appartement, resté plus au moins comme au temps de son ouverture, nous a fait plonger dans les années 60. Au niveau des baies vitrées le Corbusier avait même pensé à créer un système de ventilation qui permettait de réguler l'aération des pièces. Les balcons sont inclinés de façon à ce qu'une personne penchée sur celui-ci puisse voir jusqu'au pied du bâtiment mais sans craindre d'être vue grâce au quadrillage. Les chambres sont assez grandes et lumineuses. Celles prévues pour les enfants sont particulières. En effet, un mur coulissant les sépare en deux afin de pouvoir permettre aux enfants de s'isoler ou au contraire d'avoir un plus grand espace de jeu. De plus, tous ces appartements ont une salle de bain ce qui était un signe de grand luxe dans les années 60.
Au final, et après avoir découvert la Cité Radieuse quelques peu rénovée nous sommes tous tombés d'accord : la Cité Radieuse de Briey n'est pas une HLM comme les autres.

Barbara Rubino

Ben : de nos trousses au musée (ou vice et versa)

Qui ne connaît pas Ben ? Au moins sur nos trousses, nos pochettes et tout et tout.
Cet artiste, un personnage très influencé par le dadaïsme expose actuellement au musée d'art contemporain de Lyon

Regarder ce petit reportage




Il dispose d'un site très original et très drôle : http://www.ben-vautier.com/ qui vous permettra d'entrer dans l'univers protéiforme de l'artiste.Né à Naples en 1935, il est d'origine suisse. Il débarque à Nice où il ouvre un magasin en 1958, une sorte de galerie où il expérimente déjà ses textes dans son graphisme original :



Rapidement, il développe l'envie de provoquer à travers de nombreuses performances et d'oeuvres qui rejettent justement le statut traditionnel de l'oeuvre. Influencé par Yves Klein et ses performances, il est séduit par le nouveau réalisme puis le mouvement Fluxus.
Depuis les années 80, il s'intéresse au mouvement de la figuration libre.


Voici une autre interview de Ben à propos de l'exposition au MAC de Lyon, on remarquera le côté truculent du personnage.


Rétrospective exceptionnelle de Ben au MAC de Lyon
envoyé par ville-de-lyon. - Découvrez plus de vidéos créatives.


JC Diedrich