Jean Béraud est un peintre français né à Saint-Pétersbourg le 12 janvier 1849 et mort à Paris le 4 octobre 1935. Peintre appartenant au courant dit académique ou pompier, est sans aucun doute le peintre le plus célèbre de la vie parisienne sous la Belle Epoque. En effet, il peint des vues de Paris et sa bourgeoisie d’une façon très réaliste. Après avoir été élève au lycée Condorcet, un des plus prestigieux lycées de France, il a été élève de Léon Bonnat, peintre académique et plus particulièrement portraitiste français, connu notamment pour avoir réalisé 200 portraits dont celui de Victor Hugo de Louis Pasteur ou encore de Jules Grévy. Jean Béraud participe au Salon pour la première fois en 1872 . Il ne connaît le succès qu'en 1876, grâce à son tableau Le Retour de l'enterrement. Cet artiste, dont on peut voir les œuvres au Musée Carnavalet et au Musée des Arts Décoratifs, fut un contemporain de Proust. On sent bien dans ses toiles les ambiances feutrées, bourgeoises, décrites avec brio par le romancier. Béraud a fréquenté les Salons littéraires, les cafés, mais a aussi connu les petits métiers. Sa peinture est appréciée à travers le monde entier.
Présentation de l’œuvre
Support : huile sur toile
Dimensions : 33 x 41 cmLieu de conservation : galerie privée
Genre : peinture académique, scène de la vie quotidienne dite « scène de genre ».
Contexte historique : Jean Béraud s’intéresse à la vie parisienne au 19e siècle, siècle marqué par la Révolution Industrielle qui a apporté un grand nombre de changements dans les mœurs, à Paris dans l’architecture avec les rénovations du baron Hausmann, préfet de la Seine de 1853 à 1870. Les Parisiens sont peints dans leurs nouvelles occupations, au café, à des soirées mondaines, à des balles, dans la rue, dans des calèches, l'un de ses sujets fétiches a été la vie des boulevards, ces lieux de passage si fréquentés depuis le Second Empire, dans des scènes de la vie quotidienne ce cette époque dite « Belle Epoque » . La « Belle Époque » est une expression née après la Première Guerre mondiale pour évoquer la période antérieure à la Grande Guerre et postérieure à la chute du Second Empire, soit de 1870 à 1914. Dans cette désignation, il y a une part de réalité (expansion, insouciance, foi dans le progrès…) et une nostalgie. La réalité a en fait été enjolivée à cause du traumatisme de la Première Guerre mondiale.
Description de l’œuvre :
Dans ce tableau on peut voir trois personnages assis autour d’une table dans un café. Deux de ces personnages sont des hommes et le troisième est une femme. Les deux hommes mènent une discussion, l’un face à l’autre, celui qui parle tient un cigare dans sa main droite et celui qui l’écoute semble réfléchir, son regard se dirige vers la gauche, l’expression de son visage montre qu’il est pensif. La femme quant à elle est accoudée à la table, elle ne participe pas à la conversation, et elle laisse paraître clairement son ennui. D’ailleurs elle est assise à côté d’un des deux hommes et elle se trouve en retrait, une partie de son bras droit est caché par cet homme. La scène se déroule dans un café parisien, ces personnages sont les seuls clients visibles.
Les personnages représentés se situent au centre du tableau, la composition est équilibrée, les lignes directrices du tableau sont situées au niveau des meubles, de la forme des murs, des poutres, du plafond encadrant ainsi les personnages et leur donnant la place la plus importante du tableau.
Les couleurs:
Les couleurs sont assez sombres, elles varient sur des tons de bruns avec des touches prononcées de noir. Les meubles du café sont en bois, les sièges en cuir, seul les tables, la lampe et le service (assiettes, tasses et verres) sont peints dans des tons plus clairs (blancs).
Les vêtements des personnages sont teintés de couleurs sobres : beige, gris, brun et noir en parfait accord avec le reste de la pièce comme pour montrer qu’ils sont totalement à leur place, dans leur environnement.
Le dessin :
L'artiste utilise le trait, ainsi que les contours et l'ombre, pour créer l'illusion des trois dimensions sur une surface plane. Les éléments de ce tableau sont peints de façon très réaliste.
La lumière :
Les principales sources de lumière proviennent de la gauche, certainement d’une fenêtre qui éclaire les tables et le sol. Un miroir derrière les étagères où sont rangés les bouteilles d’alcool, les verres, les assiettes donne une touche de clarté à la pièce et fait refléter la lumière provenant de la fenêtre dans la pièce. La lumière se reflète également sur un des piliers de renfort en métal, ce qui donne un aspect moderne au décor. Les objets mis en valeur par l'éclairage sont certainement des objets de valeurs, représenter pour faire voir la richesse des lieux, ce lieu de fréquentation bourgeoise confortable et distingué.
Interprétation
Le peintre représente les personnages appartenant à l’élite sociale de la Belle Epoque, il se penche sur leurs occupations, les lieux qu’ils fréquentent, tout comme ici, où nous pouvons voir ces trois personnages qui discutent dans un café parisien, autour d’un verre. Les grands travaux menés à Paris par Haussmann c'est-à-dire la réorganisation de la ville, et la construction de nouveaux aménagements ont modelé un nouveau paysage urbain avec des plantations d'arbres le long des avenues et des rues, à quoi s'ajoutent la création d'une vingtaine de squares et l'aménagement de bois et de plusieurs parcs. Ces nouveaux espaces sont conçus comme des lieux de promenade et de détente et les Parisiens les adoptent sans tarder. Une vingtaine de chalets, des kiosques, des cafés et des restaurants sont construits.
Entre 1850 et 1900, la bourgeoisie de cette époque vécut dans la plus parfaite hypocrisie et dans ce contexte, l'académisme fut un paravent idéal de la morale. Les peintres académiques furent les représentants de leur temps et la bourgeoisie put à loisir se mirer dans leurs œuvres qui reflétaient des anecdotes et des histoires. Dans ce tableau, les manières des bourgeois sont dessinées, l’intention du spectateur se concentre sur la femme qui laisse ressentir son ennui, elle ne semble pas prendre gout aux conversations de ses compagnons. Le luxe n’apporte peut être pas la satisfaction de s’amuser et d’être heureux…
Entre 1850 et 1900, la bourgeoisie de cette époque vécut dans la plus parfaite hypocrisie et dans ce contexte, l'académisme fut un paravent idéal de la morale. Les peintres académiques furent les représentants de leur temps et la bourgeoisie put à loisir se mirer dans leurs œuvres qui reflétaient des anecdotes et des histoires. Dans ce tableau, les manières des bourgeois sont dessinées, l’intention du spectateur se concentre sur la femme qui laisse ressentir son ennui, elle ne semble pas prendre gout aux conversations de ses compagnons. Le luxe n’apporte peut être pas la satisfaction de s’amuser et d’être heureux…
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