jeudi 28 avril 2011

Vivian Maier, la Séraphine de la photographie

C'est en  lisant mon Télérama hebdomadaire que j'ai découvert cette photographe atypique, sortie de nulle part !
Oui, je sais, Télérama c'est le magazine des profs et qui de surcroit, a la dent dur dans la critique mais bon, j'aime bien parce qu'il permet régulièrement d'avoir une jubilation de la découverte...d'un artiste nouveau, dans tous les domaines.... 


Bref, John Maloof ancien agent immobilier se porte acquéreur dans une salle des ventes de 30 000 négatifs N/B dont il ne connaît rien. Les clichés sont tous des années 50-60, en les visionnant il comprend qu'il ne s'agit pas de photographies familiales mais que le photographe a un œil et une véritable maîtrise de son art. 
Pendant un an, John Maloof va mener l'enquête pour découvrir qui se cache derrière l'objectif. Il découvre enfin qu'il s'agit de Vivian Maier, née en 1926. Qu'elle a vécu aux EU mais a aussi beaucoup voyagé en France, en Egypte et qu'elle s'est installée en 1956 à Chicago où elle mène une "carrière" de bonnes d'enfants pour la bourgeoisie de la ville. 
Elles s'est essayée à l'autoportrait photographique....à défaut de modèle, elle s'amuse à apparaître au détour d'une ombre, sur le reflet d'une vitrine ou dans un rétroviseur.





Maloof retrouve les enfants qu'elle a gardé, et en apprend davantage, elle était autodidacte, ne cherchait pas à vendre ses photos, et ne se donner pas la peine de les développer. Le puzzle se reconstitue progressivement. Ses photos sont étonnantes, beaucoup appartiennent au courant du street-photography. Elle a arpenté les rues de Chicago et a développé un regard, une humanité en saisissant le quotidien dans l'instantané...Elle pratique ainsi ce qu'on appelle la nécessité de saisir "l''instant décisif" dans une photo spontanée....une photo de chasseur d'images.






Vivian Maier entre ainsi dans le Panthéon des photographes du quotidien qui ont arpenté les rues des villes, un Willy Ronis, un Cartier-Bresson, un Robert Doisneau, une Lisette Model et j'en passe. 




L'article soulève cependant deux problèmes de taille dans la reconnaissance de cette œuvre : l'une juridique A- t-elle des descendants et donc des héritiers ? L'autre artistique : puisque la plupart des photos ne sont pas développées : qui sélectionne les négatifs, qui les développe ? John Maloof, c'est sûr ? Mais le choix du cliché et son développement ne constituent pas l'autre part (tout aussi essentiel) du travail de l'artiste ?




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