mercredi 11 mars 2009

Compte rendu de l'après midi à la Cité radieuse de Briey


Le Corbusier


Charles-Edouard Jeanneret-Gris, plus connu sous le pseudonyme Le Corbusier, est né en 1887 à La Chaux-de-Fonds. Le Corbusier est architecte, urbaniste, décorateur ou encore peintre ( Nous avons même eu une petite précision sur le fait que le professeur de Charles-Edouard lui à conseillé de garder la peinture pour loisir plutôt que pour métier ). Poussé vers l'architecture, c'est à l'âge de 17 ans qu'il construit sa première villa. Il débute en 1911 un grand voyage, où il passe son temps à faire des croquis des villes qu'il visite. Il va d'ailleurs par la suite utiliser ses croquis pour argumenter ses propos et ses articles publiés. Il est l'un des principaux représentants du mouvement moderne. Il est bien connu pour son concept d'Unité d'habitation, qui est mis en application dans les Cités radieuses.

" Là où naît l'ordre, naît le bien être " Citation qui représente parfaitement les théories de Le Corbusier. Effectivement, la simplicité des formes, l'organisation et la rigueur sont les maitres mots de l'architecte. Pour lui, les matériaux de l'urbanisme sont simples :
- Le soleil
- L'espace
- Les arbres
- L'acier
- Le ciment armé

Le Corbusier a rassemblé ses théories dans 35 ouvrages théoriques écrits entre 1912 et 1966.

" En architecture, je ne serai jamais l'un de vos concurrents, puisque j'ai renoncé à pratiquer l'architecture de manière générale et que je me suis réservé certains problèmes qui mettent en jeu exclusivement des questions de plastique "

C'est après la création de grands nombres de bâtiments et d'infrastructures, que Charles Edouard Jeanneret Gris décède, le 27 août 1965 à Roquebrune Cap Martin.



Les Cités radieuses


" Un évènement révolutionnaire : soleil, espace, verdure. Si vous voulez élever votre famille dans l'intimité, le silence, dans les conditions de nature, mettez-vous à deux mille personnes, prenez vous par la main. Les parcs seront autour de la maison pour les jeux, des enfants, des adolescents et des adultes. La ville sera verte. Et sur le toit vous aurez des maternelles étonnantes. "

Les Cités radieuses ou Unités d’habitation sont un projet de Le Corbusier, qui souhaitait pouvoir faire un village à la verticale. Sa principale idée est de faire tout sur place pour éviter les déplacements. Il existe quatre Cités :
-Cité de Marseille : Première construite, réalisée complètement avec tout ce que Le Corbusier souhaitait y voir : Piscine, école sur le toit, habitations.
- Banlieue de Nantes, unité de Rezé, avec une école, une partie sur pilotis- Banlieue de St Etienne, Firminy avec une école, une église
- Cité de Berlin, mais celle-ci n'a pas les même normes de construction qu’en France
- Cité Radieuse de Briey en Forêt qui est la seule construit avec des crédits HLM et qui ne contient que des habitations.

La Cité Radieuse de Briey


Le projet a commencé à être discuté dès 1950. Le Corbusier a été contacté grâce à certaines connaissances des représentants de la mairie. Ces années après guerre, ont vu, surtout dans notre régions minières, arriver des ouvriers de toute part de l’Europe. L’affluence de ces individus a poussé le maire de Briey à vouloir plus d’habitations au sein de sa ville. Le projet emballe Le Corbusier qui est fasciné par le fait de pouvoir construire en pleine forêt. Les deux éléments essentiels pour lui en matière d’urbanisme sont la nature et la lumière.

Cependant la population de Briey n'adhère pas à ce projet. Le maire défend le projet mais une partie de la population est réticente. Le fait de voir apparaître un grand bâtiment de béton au milieu de leur forêt ne peut pas réjouir tout le monde même si ça peut aider la ville. En 1955, Le Corbusier vient défendre en personne, sur place, le projet.
En 1959, la Cité commence à être construite. Avec un minimum de moyen, l’urbaniste veut donner le plus possible.

Pourtant, cette même année, les défenseurs de la Cité sont battus aux élections. Une nouvelle municipalité anti-Le Corbusier se met en place. Malheureusement, l’Unité d’habitation est vidée de son contenu. Au final, il n’y aura plus que les habitations de fait. L’école sur le toit a bizarrement déplu à certains. Malgré tout, des techniques modernes sont utilisées, comme les ascenseurs.

En 1961, les premiers locataires commencent à arriver dont 60 familles américaines, des soldats stationné en France depuis 1945. Ce sont également des ouvriers, des enseignants et des administratifs qui y logent. La Cité radieuse est un bâtiment très mixte.
En 1966, les familles américaines retournent aux EU suite au départ de la France du traité de l’OTAN. Les premières fermetures des mines et des usines font partir tous les ouvriers. Fin 1970, tout les travaux d’entretien du bâtiment sont arrêtés. A ce moment, le bâtiment est à moitié plein. L’ OPAC voulait faire fuir les gens, pourtant les locataires ne partent pas et portent plainte.
En 1983, l’ OPAC décide d’expulser et de fermer le bâtiment. Ils décident de murer et d’abandonner le bâtiment Les locataires de l’époque lancent une pétition, soutenue par tous les architectes du monde. Un nouveau maire est élu et rejoins les sauveteurs de la Cité en 1987. Le maire se retrouve avec un « paquebot » à restaurer.

L’hôpital Maillot rachète la Cité pour en faire une école d’infirmière. Ils revendent à un promoteur les parties qu’ils n’ont pas besoin. Ainsi, la restauration du bâtiment est effectué, les appartements sont vendus au mètre carré. Les superficies d’origines sont modifiées.
Aujourd’hui, le bâtiment est en co-propriété. Les studios vont de 20 m² à un appartement de 180 m². Il y a un ensemble de 260 appartements. Le premier étage est préservé dans son état d’origine est sera occupé par des artistes. Mais suite à des charges importantes, les artistes ont fait don des appartements à l’association .


La Cité radieuse de Briey, petite descriptif.

Première impression de la rue du première étage :

" On dirait une prison ", " Les portes sont proches les unes des autres " , " Pas de lumière extérieure " , " La lumière est au-dessus des portes " , " La hauteur, la largeur et la longueur de la rue est particulière "

Effectivement, toutes ces impressions définissent bien la rue. Les couleurs des portes, bleues, jaunes, rouges et vertes font rompre la monotonie du couloirs. Les couleurs accompagnent en grande partie l'oeuvre de Le Corbusier. D'ailleurs, on retrouve ces couleurs à l'extérieur, sur le côté des balcons. La lumière éclaire les portes, ce qui donne une impression de semi-clarté. Le Corbusier voulait donner une impression de sérénité. Ce qui n'est pas forcément du goût de tous d'ailleurs. Les mineurs ne vont pas forcément se détendre dans de telles conditions... La hauteur est de 2m 26 ( la mesure a été faite à partir d'un homme le bras tendu ! le pauvre... ), la largeur est de 3 m. Tout a été calculé en fonction du corps humains, d'ailleurs, les meubles de la Cité de Marseille ont été fait en fonction de ceci aussi.

Le sol est, quant à lui fait en bulgomme, ce qui renforce l'isolation phonique.

Le Corbusier veut réellement ramener l'architecture à dimension humaine, pour une raison de sensibilité architecturale mais aussi pour une raison économique.

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Par la suite, nous avons découvert l'appartement témoin. Mais d'abord petite question : De l'extérieure, où place t-on les deux chambres, la salle de bain et les toilettes ?

Ahahaa ! Bonne question... Et bien, Le Corbusier a utilisé une méthode d'arrangement originale. Effectivement, d'un côté de la rue, l'appartement est en duplex avec les chambres, les toilettes et la salle de bain au-dessus du " salon " et de la cuisine. Quant à l'autre côté, ces pièces se trouvent au-dessous. Ce qui explique d'ailleurs, le fait que nous avons du monter plus d'escaliers pour accéder au premier étage à l'inverse d'un bâtiment normal.


Le quadrillage du balcon est spécial. Il est fait de façon à ce qu'on puisse voir du balcon à l'extérieur, mais pas l'inverse. Le balcon est en lui même spécial, car il est un peu incliné pour pouvoir ainsi s'appuyer contre et voir toute la forêt environnante.
Les fenêtres ne comportent pas de rideaux, pour la simple raison qu'il n'existait pas de perceuse assez puissante pour faire un trou dans les murs. Ah la modernité, ca nous sert bien quand même...
L'intérieur de l'appartement était, normalement, enduit d'une couleur blanche, mais pas peints. Les plafonds étaient probablement rouges, vu les traces qu'il reste encore sur les hauts des murs. Le sol était, lui, noir. Sympathique les couleurs tout de même.

Les cloisons de séparation au niveau de l'étage dans les chambres étaient en bois et amovibles.


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La Cité radieuse était un lieu de contact entre tout les habitants. Pourquoi ? Parce que tout simplement les gens n'hésitaient pas à laisser leur porte ouverte. La mentalité " peace and love " des années soixante ne pouvaient pas laisser la Cité sans reste. On pouvait voir les jeunes enfants jouer dans les rues, faire du rollers ou apprendre à faire du vélo. La rue était souvent un lieu de fête et de retrouvailles entre voisins.

Aujourd'hui, la sécurité prédomine. Les portes sont closes, mais au fur et à mesure, on peut voir refaire surface les fêtes dans les rues. Comme à Nouvel An, où toutes les tables étaient dans la rue pour fêter la nouvelle année ensemble.

Avouez, vous ne vous etiez pas attendu à voir ce genre de bâtiment et vous n'auriez jamais qualifié cela de Cité radieuse !


Pour les photos c'est par ici http://www.bellapix.com/expos/public/viewer.php?current_album_oid=ALBUM49bbaa4fae41c

Céline


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