mardi 3 novembre 2009

Boulevard Montmartre, Effet de Nuit (Camille Pissarro)


Présentation de l’œuvre :

- Boulevard Montmartre, Effet de Nuit
- Camille Pissarro :
Né en 1830 à Saint-Thomas des Antilles dans une famille bourgeoise, Camille Pissarro arrive très jeune à Paris. Doué pour le dessin, il décide de se consacrer à la peinture à partir de 1855 après une rencontre avec le peintre danois A.Melbye. Il fait rapidement la connaissance de Corot puis de Monet, et se consacre dans un premier temps à des travaux d'études en parcourant les rues des villes, ou la campagne. C'est en 1863 qu'il expose pour la première fois au "Salon des refusés" et il se lie d'amitié peu après avec Cézanne.
- 1897
- Tableau
- Huile sur Toile
- 53.5 x 65 cm
- National Gallery Londres
- Paysage urbain
- IIIème République, les impressionnistes sont refusés au Salon, ce qui amène à la création du Salon des Refusés.





Analyse technique de l’œuvre :

- Représentation du boulevard Montmartre de nuit
- Le tableau de Pissarro est un tableau structuré, en effet on distingue très nettement la perspective avec un point de fuite, cependant ce point de fuite n’est pas, comme on aurait pu s’y attendre, au centre du tableau mais au niveau du premier tiers vertical et du milieu horizontal.
- Ce tableau est une peinture à l’huile.
- Le peintre a procédé par touches de couleurs appliquées au pinceau, aucune forme n’est vraiment nette et précise, ce qui donne de près une impression de flou.
- Il y a une nette dominance du bleu foncé dans ce tableau, notamment à cause du ciel nocturne, et à cause de la pauvreté en source de lumière. Le trottoir de gauche, lui, est à dominance jaune-orange.
- La route est peu éclairée par la rangée de lampadaires, la lumière des boutiques du trottoir de gauche est cachée par les tentures. Le trottoir de droite est, au contraire, plus éclairé avec une dominante d’orange qui le rend plus chaleureux, cependant il est moins emprunté que celui de gauche.
- L’auteur rend donc avec une remarquable économie l’illumination des vitrines, la longue file de fiacres en attente. Il restitue aussi le sol mouillé de pluie par des touches irrégulières, les silhouettes sont à peine esquissées.
-Le tableau, lui, gagne en profusion, en vie mais il perd en netteté.

Interprétation de l'oeuvre :

Dans ses oeuvres tardives, Pissarro va accorder aux vues métropolitaines un intérêt jusqu'alors manifesté seulement par Monet et Caillebotte.
Il loue des chambres à Paris, Rouen, Dieppe et au Havre, à partir desquelles il peint des perspectives dynamiques de boulevards, places, fleuves et ponts. Comme Monet, il peint des variantes et répétitions pour fixer les différences de lumière.
Il faut voir dans cette nouvelle évolution, due en partie à sa maladie des yeux, en même temps qu'un désir de satisfaire ses désormais nombreux acheteurs, la vision sociale et d'avenir de Pissarro, pour lequel ce qu'il y a de laid dans le progrès, au regard d'un ordre établi, est, paradoxalement, beau.
Dans ces vues citadines, on retrouve son aptitude à la composition spatiale, avec des perspectives profondes parcourues par la circulation et encadrées par l'architecture et les allées d'arbres, l'ensemble baignant dans une ambiance harmonieuse de lumière de ville.



De Kim MARTELET (T°S3) et Maxime KOEHLER--CERAMI (T°L)

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