Metz organisait sa 5 ème Nuit Blanche (voir site) : avec les travaux du Métis la ville donnait l'impression d'une vaste opération surprise de fouilles archéologiques. C'est dans le nouveau quartier sortant de terre que la Municipalité a décidé de concentrer ses efforts.
Pour l'occasion, les automobiles étaient interdites dans le périmètre, la foule investit alors l'avenue Foch qui pour l'occasion voyait surgir au loin un faisceau lumineux, sorte d'arc en ciel érectile....
J'ai eu peur, un moment, au détour d'un immeuble rencontrer Jean-Michel Jarre !
Encore une fois, on avait prévu des installations, des concerts électro : assez décevants, il faut le reconnaître. J'aime la musique Electro si elle ne se résume pas à quelques badaboums rythmiques accentués d'énormes basses pour nous faire oublier l'indigence de la mélodie.
C'est le sentiment que j'ai eu en écoutant, Aglagla DPT...place St-Thiébault.
Bon, ça ...c'est fait ! Mais oui, enfin, art contemporain peut rythmer avec bien d'autres musiques non ?
Nous avons commencé par deux étonnantes adresses : la première est une boîte gay, le Jet d'eau qui avait ouvert ses back-rooms pour y exposer des photographies et des vidéos. Sincèrement, l'exotisme des lieux de débauche l'a emporté dans un premier temps, sur les œuvres (j'en suis désolé pour les jeunes artistes).
J'y trouvais cependant ce petit dessin de corps, fuselés en blanc sur fond noir....de Julie Fidry.
L'autre étape de notre Nuit Blanche fut le non moins étonnant, cinéma Royal à la réputation sulfureuse. Cette salle dédiée avant tout la pornographie a des "installations" à faire pâlir les plus prudes d'entre nous. Je garde donc mes clichés et je les archives !!! Ce cinéma construit au début du XXe siècle au cœur du quartier impérial offre une belle salle dans laquelle l'artiste Nicolas Provost nous proposait un court métrage de 6 minutes et des brouettes, intitulé Gravity qui par un montage très serré nous offrait comme par saccade des baisers des plus grandes stars de Hollywood....la persistance rétinienne faisait alors le reste.....le tout sur une musique en accord avec le sujet.
Ces quelques minutes rendaient hommage à ce cinéma des Grace Kelly, des Cary Grant, des James Stewart aux Steve Mac Queen.....une élégance, une nostalgie.
Dans le Choeur de la belle chapelle du Grand Séminaire, une installation de "débris de verre" suspendu (sponsorisée par Car Glace ?) se reflétait sur la voûte du bâtiment. Rachel Maisonneuve a créé cette installation Uteria pour cette 5ème NB..... L'ensemble est élégant dans un lieu que je ne connaissais pas très bien.
Bien sûr, Pompidou Metz était de la partie sans véritablement ouvrir ses portes, il a prêté ses murs extérieurs à un son et lumière intitulé Paleodictyon, projet du label AntiVJ de Simon Geilfus et Yannick Jacquet. Une musique un peu inquiétante, des vers sur le toit puis une explosion d'alvéoles, de formes et d'autres utilisaient la toiture singulière du Centre Pompidou. Pas si mal !
Pour finir, la gare de Metz, que Maurice Barrès qualifiait en son temps de "tourte verte" ouvrait ses salons. Marie-Noëlle Deverre avait investi l'escalier d'honneur orné de fil barbelé rose, on trouvait un danseur presqu'immobile qui, comme dans un boîte à musique tournait depuis longtemps dans une belle indifférence. Le rendu était finalement étonnant et pas inintéressant.
La 5è NB a fermé ses portes et ré-ouvert ses rues, elle a le grand mérite d'exister, rendant notre ville un peu moins endormie. Dans ce contexte d'économie budgétaire, je me permets malgré tout de souligner que l'Art contemporain ne se résume pas à des performances vidéos ou électro sur grand écran. Tout cela manquait d'artistes vivants, de performances visuelles, de peinture.... bref, j'aurais aimé une plus grande variété des supports.....Vivement la 6è NB et merci aux nombreux organisateurs et personnels qui ont fait la réussite de cette édition.
Jean-Christophe Diedrich
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire