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lundi 13 octobre 2008

L'apothéose de Napoleon III - Cabasson





Titre de l’œuvre : « L'apotheose de Napoléon III
Auteur :Gullaume Alphonse Cabasson
Date de réalisation : 1854
Type de l’œuvre : huile sur toile ( Tableau)
Dimensions :
Hauteur 65 cm - Largeur 81 cm
Lieu de conservation : Musée national du Château de Compiègne
Genre : Scène politique, et mythologique.


Contexte historique : Ce tableau est realisé alors que l'art academique est à son apogée. Napoleon III arrive au pouvoir deux ans auparavant grâce au plébiscite des 21 et 22 novembre 1852 ayant permis la proclamation de l’Empire le 2 décembre. En 1854 on peut parler egalement de la guerre de Crimée (1854-1856)qui fut une guerre entre la Russie imperiale et une coalition comprenant l’Empire Ottoman, le Royaume-Uni, la France et le royaume de Sardaigne.Elle a eté decrite comme une guerre inutile et meurtrière. C'est la première occasion pour les Anglais et les Français de combattre côte à côte après sept siècles de conflits.Pendant deux ans, des armées mal commandées s'affrontent sans résultat... Faute de mieux, elles alimentent la chronique de bons mots, remplissent les livres d'Histoire d'exploits dérisoires, des rues et des ponts de Paris et également des peintures patriotiques à la gloire de l'Empereur, comme ce tableau.

L'artiste

Guillaume Alphonse Cabasson (1814-1884) est un peintre trés peu connu je n'ai donc que très peu d'informations à son sujet.Nous savons seulement que deux de ses tableaux eurent un grand succès: L'apothéose de Napoleon III ainsi que La conversion de Robert le diable.



II Analyse technique de l'oeuvre


Despcription
Cette oeuvre de Cabasson peut se diviser en trois registres (voir image)
Dans le registre supérieur, une Renommée ailé annonce l'événement en survolant l’attelage de l'empereur Napoleon III. Au-dessus de l’Empereur, une Victoire, tenant un rameau d’olivier dans la main droite, pose une couronne de laurier sur la tête du souverain afin de le couronner. En haut et à gauche, deux putti soutiennent l’urne du suffrage universel ( putti signifiant des nourrissons joufflus et moqueur ( je préfère le signaler afin de ne pas prêter à confusion)).. Celui de gauche brandit le parchemin sur lequel est inscrit le résultat victorieux de Napoléon III (21 novembre 1852 : restauration de la dignité impériale).L’aigle impérial plane au-dessus de l’empereur afin de veiller sur lui tandis que, dans la nuée, l’ombre de Napoléon Ier émerge de la lumière et salue le cortège en soulevant son célèbre bicorne ; derrière lui, on distingue les maréchaux d’Empire admis au paradis des braves.
Dans la partie centrale de l’œuvre, Napoléon III est debout sur un char avec, à ses côtés, Mariane représentant la France lui donnant la main et qui tient le drapeau tricolore dans la main droite. Le char impérial est mené, à gauche, par Athéna et Héraclès. Athéna est coiffée du casque attique et portant le bouclier de la Gorgone meduse, petrifiant quiconque croise "son regard". Elle tient une lance dans la main gauche. Héraclès est revêtu de la peau du lion de Némée (qu'il a combattu lors de ses douze travaux) et porte sa massue sur l’épaule droite. Leur char est suivi par les allégories des arts donc : la Peinture, la Sculpture et l’Architecture, trois figures féminines. A l’extrême droite de ce registre, la Justice est assise sur un lion symbolisant la Clémence. Elle tient une balance dans la main droite et un sceptre dans la main gauche. Elle est encadrée par deux jeunes femmes : la Loi à gauche et, à droite, une figure allégorique qui pourrait être l’Autorité ces trois dernières représentent l'autorité.
Au registre inférieur, un groupe central est constitué par Hermès, dieu du Commerce, identifiable à son caducée et à son fameux casque ailés, à gauche l’Abondance, qui s’appuie sur la corne d’Amalthée, et à droite Déméter, déesse de l’Agriculture et des produits de la terre, qui tient une faucille dans la main droite et dont le bras gauche repose sur une gerbe de blé. Ce groupe est environné, à gauche et à droite, par des putti. En bas et à gauche, deux amours ailés portent les armes impériales

Composition
Trois registres divisent l'image horizontalement regroupant chacun des personnages , et représentant chacun un univers different que nous aborderons plus tard.Le sujet principal c'est à dire Napoleon III se trouve au centre de la toile. La composition est équilibrée en effet les personnages sont repartis sur l'ensemble de l'oeuvre, il y a donc trés peu d'espaces vides .





Le dessin
Sur ce tableau, les personnages ont tous une peau trés blanche et comme bien souvent dans les scènes mythologiques beaucoup sont dénudés. Hormis cela, les traits sont plutôt flous à l'arrière plan afin de mieux de faire ressortir le premier plan et les personnages.
La lumière
La lumière semble venir de l'endroit ou se trouve Napoleon I , et éclaire ainsi son neveu comme si celui-ci servait d'exemple . On voit clairement que le bord du tableau est plutôt sombre (nuageux) tandis que le centre est lumineux (ensoleillé) , afin de mettre en valeur l'empereur.
Les couleurs
Le tableau est représenté avec des couleurs froides effet le ciel est d'un bleu pale, les personnages sont d'une blancheur extrême . Il n'y a donc aucunes couleurs vives et agressive dans ce tableau, comme si régnait une parfaite harmonie. On constate cependant l'omniprésence des trois couleurs du drapeau de la révolution : le bleu, le blanc et le rouge.

III. Interprétation de l’œuvre

Le therme d'apothéose présent dans le titre du tableau , signifie la déification d'un mortel, c'est-à-dire l'admission parmi l'univers des dieux. Dans l'ancienne Rome, l'empereur n'était divinisé qu'après sa mort. Or ici, Napoleon III reçoit l'apothéose de son vivant, il est donc glorifié avant sa mort .
Dans cette oeuvre l'empereur est divinisé comme l'a été auparavant le dieu Héraclès lors du tableau de Francois Lemoyne intitulé "L'aphotéose d'Hercule", cependant on ne peut véritablement comparer le DIEU HERCULE au mortel NAPOLEON III ...
Afin de réaliser cet éloge pictural, le peintre utilise de nombreux procédés notamment celui des symboles, nous allons les décrire afin de mieux percer le message de ce tableau.
Les deux petits anges portant les armoiries de la famille impériale représentent sans doute une reconnaissance à Napoléon I qui a transmis à son neveu tout pouvoir et prestige, c'est donc un héritage provenant de ses aïeux.

Dans la partie inférieure se trouve une femme accompagnée de la corne d'abondance, symbole e richesse et de fécondité. A droite de l'image se trouvent 3 figures féminines représentant les arts (architecture, peinture et sculpture) et 3 autres représentant le pouvoir ( la justic , la loi et l'autorité ) : chaque femmes est une allégorie de l'un des arts chargé de glorifier la France et son empereur.
On y voit également une multitude de Dieux ; nous pouvons constater qu'ils ne sont pas là pour la beauté du paysage mais bien afin de glorifier, d'honorer et de vanter les qualités de l'empereur français ainsi que son pays. L'empereur bénéficie de la vigilance, et de la sécurité des Dieux. Par exemple la présence d'Hercule (ou Heraklés) laisse penser que tout comme lui , Napoleon III est robuste , puissant dans le sens militaire, et donc que la France dispose d'une armée inébranlable, courageuse et respectée.
Athena fait ressortir l'autorité, la discipline , l'intelligence mais aussi la sagesse et l'équilibre d'une France modèle. Déméter , déesse de la moisson et de la fertilité donc elle représente d'un sol fertile , la nourriture y sera donc abondante et contribuera à la richesse de ce pays .Et enfin le dernier dieu présent est Hermès, il est le messager de l'Olympe mais aussi le dieu du commerce , l'artiste attribue encore ces qualités à l'empereur qui enrichira les Français, mais il sera également le porte parole, le messager de la France sur la scène internationale.
On voit clairement que le peintre a utilisé tous ces Dieux afin de valoriser et personnifier l'empereur en lui attribuant les qualités de tous les Dieux de l'Olympe.
On peut également remarquer la posture de Napoleon III qui rappelle les héros grec revenant d'une bataille victorieuse, il conduit fièrement son char, le regard profond et lointain . Le rameau d’olivier que brandit la Victoire au dessus du char, peut rappeller le slogan de Napoléon III pendant la campagne électorale : « L’Empire, c’est la paix. » mais après les gloires de la guerre !




Joffrey J.


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