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dimanche 21 avril 2013

Il était une fois, le musée Cobra


Notre voyage à Bruxelles/Amsterdam nous a conduit au très joli musée Cobra qui se trouve dans la banlieue d'Amsterdam, fait de briques (et sans broc), très moderne : c'est un espace accueillant, laissant la place et le temps aux visiteurs d'investir les lieux (ce qui n'est pas toujours le cas dans les musées).


Le lieu est composé au RDC de salles ouvertes sur un jardin et un plan d'eau et d'un étage où on retrouve l'essentiel de la collection du musée. C'est à l'étage qu'un vaste tableau est laissé à disposition des visiteurs afin qu'ils s'expriment spontanément. Myrtille n'a pas résisté à l'appel !



Le rez-de-chaussée accueillait les œuvres contemporaines d'un ancien peintre néerlandais influencé dans sa jeunesse par Cobra, Armando (de son vrai nom Herman Dirk van Dodeweerd)  (1929-). Sa première exposition date de 1954, il avait dessiné de la main gauche dans l'obscurité, tentant ainsi de trouver une spontanéité enfouie par l'éducation. En 1957, il est membre fondateur du groupe néerlandais Informel. En 1959, il rejoint l'International Situationnist mais il en est rapidement exclu. Il poursuit ainsi sa carrière en déménageant à Berlin au moment de la chute du mur.
Il continue à peindre avec les doigts des œuvres plutôt figuratives, tel que cet Oeil...







La collection permanente de Cobra, quant à elle, propose un large panel des peintures des membres les plus actifs de ce mouvement. Rappelons, au passage que le mot "Cobra" est composé des initiales des principales villes où est actif le mouvement : Copenhague, Bruxelles, Amsterdam.
Entre 1948 et 1951, une revue Cobra avec le sous-titre Organe du front international des artistes expérimentaux d'avant-garde publie régulièrement. Dans la livraison n°4, on y lit les aphorismes de Corneille : "L'esthétique est un tic de la civilisation"
"L'art n'a rien de commun avec la beauté".
On y retrouve des dessins d'enfants et d’œuvres de peintre du dimanche ou de "naïfs". Plus loin, Constant écrit "L'enfant ne connaît d'autre loi que sa vitalité spontanée ni d'autre besoin que celui de l'exprimer." Il en va de même pour les cultures dites primitives : "C'est cette caractéristique qui donne à ces cultures autant de charme pour l'homme d'aujourd'hui, obligé de vivre dans une sphère morbide de faux-semblants et de mensonge et de stérilité."

                                                 Ville d'été de Corneille, 1948


                                                 Figure with two cats, Karel Appel, 1952



                                             Vive la revolution pasioné, Asgern Jorn, juin 1968

                                                     Girl on a bicycle, Karel Appel, 1954




Voilà donc un musée à visiter alors qu'il ne figure pas parmi les "incontournables" d'Amsterdam...


Jean-Christophe Diedrich